mercredi 26 juillet 2023

Inde : aux hommes la jouissance, aux femmes la dépendance – Chronique du 27 juillet

Bonjour-bonjour

 

Alors que de nombreux États sont en lutte pour éviter que leur taux de fécondité ne s’effondre, d’autres sont en lutte contre la progression incontrôlée de leur population. Certains croient peut-être que c’est encore aujourd’hui le cas de l’Inde ? Qu’ils se détrompent : « Avec une moyenne de 2 enfants par femme en 2021, contre 1,8 en France et 1,7 en Chine comme aux Etats-Unis, l’Inde aura bientôt achevé sa transition démographique » (Lu ici)

Étonnés nous supposons que, comme en Chine, les naissances sont étroitement contrôlées par le gouvernement, chaque nouvelle naissance pouvant donner lieu à des pénalités.

Erreur ! Lisons plus avant : « Comment cette rapide maîtrise de la population est-elle intervenue ? Essentiellement grâce à un recours massif à la stérilisation féminine. Aujourd’hui, 37,9% des Indiennes optent pour la ligature des trompes contre 36% en 2016. Au Maharashtra, elles sont même 49% à privilégier cette solution. Si des pratiques traumatisantes et dangereuses de stérilisation forcée avaient eu lieu notamment sous l’état d’urgence d’Indira Gandhi, entre 1975 et 1977, aujourd’hui les femmes y ont recours librement. »

Liberté des femmes ! Avons-nous bien le ces mots ? 

--> N’allons pas trop vite et lisons encore : « En revanche, en Inde aussi, le poids de la contraception continue de peser sur les épaules des femmes car seuls 0,3% des hommes ont recours à la stérilisation et moins de 10% d’entre eux utilisent des préservatifs. »

Alors voilà la vérité : l’Inde n’a pas bouleversé l’ordre des choses telles que transmises par l’histoire profonde de la civilisation indienne : aux hommes la jouissance, aux femmes la dépendance. Tout au plus a-t-on fait disparaitre les limites imposées par un ordre religieux rétrograde : partout où les femmes peuvent acquérir un peu d’indépendance sans rien toucher au pouvoir masculin, ces changements sont possibles.
On va me rire au nez : comment les femmes auraient-elles plus de liberté sans que le pouvoir des hommes n’en soit affecté ? Pourtant, on le voit ici : à court terme c’est possible sous réserve que ce soient les femmes qui en paient le prix : ce sont elles qui se font stériliser et qui acceptent que leur compagnon, refusant de subir eux-mêmes l’opération, se borne à l’accepter.

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