lundi 31 juillet 2023

Chef d’État ? Combien, ça touche ? – Chronique du 1er aout

Bonjour-bonjour

 

Patrick Martin (vous savez, le patron du Medef) a jeté le pavé dans la mare : selon lui « nos élus politiques ont des rémunérations qui ne sont pas à la hauteur de leur charge de travail, de leur exposition médiatique et des risques réputationnels et judiciaires qu’ils encourent ». Conséquence : ce niveau de rémunérations actuel ne permet pas « d’attirer les talents » dans ce secteur. Traduction : si nos élus sont de gros nuls, c’est simplement que nous ne payons pas assez pour avoir ceux qui sauraient faire bien mieux le taf.

Réciproquement, Patrick Martin a par ailleurs expliqué que si les polémiques nées des salaires de certains grands patrons n’étaient « pas illégitimes », il n’en restait pas moins que ces rémunérations étaient décidées « en toute transparence ». (Lu ici)

Transparence… Soyons clairs : le salaire des patrons est fixé par le marché. Si monsieur Tavares chez Stellantis ou monsieur Pouyanné chez Total gagnent autant, c’est parce que Volkswagen et BP-Compagnie sont prêts à mettre très cher pour les engager ; on en dirait de même de Killian Mbappé.

Si donc les politiques sont mal payés, c’est parce qu’il n’existe pas de marché de l’homme politique. Où donc acheter un 1er ministre ? Et un ministre de l’intérieur ? Quant au Président, nous n’en parlons même pas. 

Mais alors, comment expliquer que nos hommes et nos femmes politiques soient malgré tout (selon la thèse de Patrick Martin) d’une valeur qui les situent au-dessus de leur salaire ? 

La seule explication qui me vienne à l’esprit, c’est que les émoluments de ces hommes et de ces femmes ne sont qu’une partie de leur rémunération – le reste étant constitué par leur carnet d’adresse qu’ils s’empressent de monnayer dès qu’ils ne sont plus en fonction.

On s’était offusqué du prix payé par de riches sociétés pour obtenir une conférence de Nicolas Sarkozy quand il n’eut plus de mandat : c’était en réalité un salaire différé.

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