mercredi 5 juillet 2023

Orwell en avait rêvé : Dupont-Moretti l’a fait – Chronique du 6 juillet

Bonjour-bonjour

 

L’Assemblée nationale vient de légaliser l’emploi d’un logiciel permettant de déclencher à distance et à l’insu de leur propriétaire la géolocalisation des smartphones et – mieux ! – de déclencher leur caméras et enregistreurs (cf. cet article). Orwell avait imaginé que l’ultime retrait de la vie privée serait livré à la curiosité des télécrans installés dans chaque foyer. Mais il n’avait pu concevoir qu’un mouchard serait attaché à chaque citoyen au creux de sa poche.

Quand on sait que dans le même temps les caméras de surveillances ont été dotées d’une capacité d’analyse faciale permettant le suivi personnalisé des passants pris au hasard dans la rue, on se demande encore qu’est-ce qui manque au pouvoir pour tout connaitre des citoyens.

Jusqu’alors on criait en tremblant : Big Brother arrive ! On dit à présent avec lassitude : Big Brother est arrivé.  Qu’avons-nous encore à perdre que nous ne lui ayons déjà consenti ?

 

Car voilà le mystère : tout comme dans le roman d’Orwell aucune résistance réelle ne s’oppose au tyran, de même aujourd’hui c’est dans l’indifférence la plus totale que ces attentat à la liberté sont produits. On lit en effet dans l’article cité que le projet de loi a été adopté par 80 voix pour et 24 contres : 104 députés étaient donc présents en séance pour voter ce texte. 

==> 104 présents sur les 577 élus – les autres étant déjà en vacances ? En tout cas pas suffisamment mobilisés pour monter à l’assaut de ce projet liberticide.

Et vous savez quoi ? A part les détectives privés mis au chômage par ces mesures qui permettent à chaque mari trompé de découvrir sur son smartphone le lieu de débauche où sa femme se déprave, personne ne va descendre dans la rue avec pancarte et sifflet à roulette pour crier à la tyrannie.

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