Alors que la police est touchée par une vague de suicides
sans précédent, certains manifestants ont choqué en criant « Suicidez-vous,
suicidez-vous » face aux forces de l’ordre, ce samedi 20 avril, lors de la
mobilisation des Gilets jaunes à Paris. Le ministre de l’Intérieur Christophe
Castaner est notamment monté au créneau. « Honte à ceux qui se sont livrés
à une telle ignominie ! Soutien total à nos forces mobilisées, et à leurs
familles. L’immense majorité des Français sait ce qu’elle leur doit » a-t-il
twitté. Marine Le Pen a traité les manifestant d’«anarchistes» et Christian
Estrosi les a qualifié de «voyous». (Voir ici).
Non seulement on veut dire que le suicide est la seule
issue, mais encore que les policiers qui se sont déjà supprimés avaient bien
raison de le faire.
On est bien d’accord : dire à des gens qui dépriment
« Suicidez-vous » est strictement ignoble parce qu’on insinue que les
individus en question ont raison de vouloir se supprimer. On peut même le
supposer : quand les manifestant crient « Suicidez-vous » il faut
entendre : « Oui, vous avez bien raison de vouloir en finir avec la
vie : votre existence déshonore
l’humanité. »
Et c’est là qu’on comprend que, si ces cris ont profondément
choqué, c’est parce qu’ils étaient la pire insulte qui se puisse imaginer.
Insinuer qu’il n’y a personne qui, étant conscient de ses responsabilités en
tant que policier, ne serait dégouté de lui-même c’est-à-dire des violences qu’il
commet comme membre les forces de l’ordre, voilà qui fait mal. « Votre
seul mérite ne peut-être que de débarrasser le genre humain de gens tels que
vous ».
Car on ne se plaint pas seulement, en tant qu’individu,
d’être victime des brutalités policières ; c’est aussi en tant qu’être
humain qu’on de plaint d’appartenir à la même espèce que ces gens-là.
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