Il est de bon
ton de soupirer, l’air excédé : « Le Brexit ? Je n’y comprends
plus rien ! » et de s’entendre répondre :
« Rassurez-vous : Theresa May non plus. »
Qui est
responsable d’un tel trouble ? Vous ? Les députés britanniques ?
La commission de Bruxelles ?
Pas si
sûr : lisez plutôt ces deux extraits de presse, glanés ce matin :
« De son
côté, la France s’est montrée ferme en entretenant le flou sur sa décision
concernant un nouveau report, qui doit être validé à l’unanimité. » (Le
Monde – ici)
« De Gaulle a
dit non à l'entrée du Royaume-Uni. Le président français Emmanuel Macron
aura-t-il un moment gaullien, et dira-t-il non à une sortie du Royaume-Uni à la
carte, en le poussant sans ménagement vers la sortie ? » (Le Financial Times – ici)
Qu’un
journaliste puisse écrire que le Président français est ferme en entretenant le flou, ou bien qu’un autre affirme qu’il
imite de Gaulle en s’opposant à la sortie
du Royaume-Uni tout en le poussant vers celle-ci : c’est littéralement
délirant ; qu’est-ce que ces journalistes ont donc fumé avant de se mettre
à leur clavier ?
Mais ne
faisons pas semblant de l’ignorer : tout cela est parfaitement normal et
tout acte politique se développe dans ces contradictions. Oui, on le sait de
puis Machiavel : la duplicité
est la marque de fabrique de l’acte politique : il doit donner à croire
qu’il fait l’exact contraire de qu’il est en train de réaliser. Le Brexit est
simplement une situation où il n’est plus possible de le cacher.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire