L’armée du maréchal Haftar, l’homme fort de l’Est libyen,
engagée dans une offensive vers Tripoli depuis jeudi, a affirmé avoir mené
dimanche son premier raid aérien en banlieue même de la capitale. Dans le camp
adverse, le GNA, par la voix de son porte-parole, le colonel Mohamad Gnounou, a
annoncé le début d’une « contre-offensive » généralisée – nommée « volcan de la
colère » –, pour « purger toutes les villes libyennes » des « forces
illégitimes », en référence au camp Haftar.
On retrouve de nombreuses milices en plus des deux autorités
rivales qui se disputent le pouvoir : le GNA dans l’ouest du pays, et l’ANL qui
contrôle l’Est et une grande partie du Sud. Jeudi, Khalifa Haftar a déclaré la
guerre à ses rivaux de l’Ouest en lançant un assaut sur la capitale, siège du
GNA. (Lu ici)
Forces
de l’armée nationale libyenne
Alors, c’est reparti en Libye ? Il va falloir se
réhabituer aux sigles désignant les forces de l’Est contre celles de
l’ouest ? Le GNA à l’ouest – gouvernement officiel siégeant à Tripoli, capitale du pays – et l’ANL force du
général Khalifa Haftar à l’est, en lutte contre le pouvoir légal.
Voilà pour l’instant tout ce qu’on doit mémoriser : s’il
n’y a que cela, ça ira encore – mais les innombrables milices qui sont
entrain de se ranger de part et d’autre vont bientôt s’ajouter ces deux-là,
sans compter les pays extérieurs qui vont prendre parti : les Etats-Unis
et leurs alliés pour le pouvoir officiel, et les Russes pour le général Haftar.
Sans compter qu’il va falloir également se pencher sur les chiffres de la
production pétrolière, qui achète quoi, et à quel prix, etc.
L’histoire bégaye dirait-on : occasion de rappeler que
Nicolas Sarkozy a été critiqué pour avoir été, en 2011, trop prompt à soutenir
l’est libyen contre Kadhafi à l’ouest : on lui a reproché d’avoir en
réalité alimenté la guerre civile qui ensuite s’est déchaînée. C’est vrai
qu’elle n’avait pas besoin de cela : la preuve, aujourd’hui, tout le monde
est resté bien sagement chez soi, et voilà les colonnes du Général Haftar qui
vont bombarder Tripoli.
--> « L’histoire bégaye » ? Et si
l’histoire n’y était pour rien ? Si on avait affaire à une constante
anhistorique de l’humanité, à savoir que
pour elle, la destruction du prochain est un désir plus fort que tout, sauf si
l’Etat est plus puissant qu’elle ?
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