L’analyse du texte de Benoit XVI, le « pape émérite »,
sur la pédophilie dans l’Église, publiée jeudi, a surpris.
Le pape émérite affirme en effet que la révolution sexuelle
a notamment permis que la pédophilie soit « diagnostiquée comme permise et
appropriée ». La révolution de 1968 s’est notamment battue « pour une complète
liberté sexuelle qui n’admettait plus de normes », écrit le pape émérite dans
sa longue lettre. « La pédophilie a alors également été diagnostiquée comme
permise et appropriée. » Le « radicalisme » de cette époque a fait souffler une
« modernité » dans la société, y compris chez les prêtres. « Des cliques
homosexuelles se sont développées dans différents séminaires », affirme-t-il,
critiquant une « dissolution de l’enseignement morale de l’Eglise ». (Lire le
texte intégral de Benoit XVI ici)
- Pour le théologien américain Brian Flanagan, le lien que
fait Benoît XVI entre années 1960 et pédophilie est une « explication fausse et
embarrassante ». Bien sûr le grand âge permet de critiquer le pape émérite,
mais la lecture de son texte rassure ( ?) cependant car il reste le subtil
théologien qu’il fut du temps de son pontificat – en outre, sa publication vise
à le disculper de laxisme à l’égard des comportements
« inappropriés » des ecclésiastiques et lui permet de montrer qu’il a
fait ce qu’il a pu contre, mais que ses ouvrages étaient à l’époque censurés et
que dans les séminaires les lire condamnait de séminariste au rejet. Dans les
années 80, seul le « garantisme »
(= les droits de l’accusé devaient être seuls pris en compte) était considéré
comme « conciliaire ». « Rome
et les canonistes romains eurent dans un premier temps des difficultés à
prendre en compte ces préoccupations ; dans leur opinion, la suspension
temporaire de l’office sacerdotal devait suffire à produire la purification et
la clarification. »
Bref : Benoit XVI nous explique que sans lui, la
situation aurait été bien pire, et qu’il n’y a pas lieu de le condamner :
un Pape ne peut pas tout.
Et finalement, c’est juste ce que François nous explique
également.
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