mardi 23 avril 2019

RAPHAËL GLUCKSMANN : « MÉLENCHON EST UN THATCHER DE GAUCHE »

« Que dit monsieur Mélenchon ? Qu’avec les milliards que la France donne à l’UE, on pourrait financer la construction de logements ou les hôpitaux en France… Voilà un rejet total de la logique de solidarité européenne qui ressemble furieusement au « I want my money back ! » - « Rendez-moi mon argent ! » - de Margaret Thatcher ! Ou à la logique des Brexiters. Quand il dit cela, Jean-Luc Mélenchon est un Thatcher de gauche. » (Lu ici)

Accoler  l’adjectif « gauche » au nom de Margaret Thatcher constitue un insupportable oxymore qui se résout dans le discours reproduit ici : quand on « ré-incarne » Margaret Thatcher, c’est qu’on refuse la solidarité la plus large possible et qu’on cherche à tromper le peuple en lui faisant croire qu’à la condition de rompre les liens qui rattachent le pays à ses pays voisins, et en se repliant à l’intérieur de ses frontières on vivra mieux. Après qu’on soit de droite ou de n’importe où : si l’on veut – mais pas de gauche ! Car la gauche est solidaire – un point c’est tout.
Oui, mais : on dit bien qu’il faut être solidaire de sa famille plus que de ses voisins, de ses voisins plus que du reste de ses concitoyens, de ses concitoyens plus que des étrangers, des humains plus que des bestiaux : est-ce que ça ne veut pas dire que la solidarité doit être sélective sinon elle se noie dans une masse amorphe où elle disparaît ? D’ailleurs « La France ne peut accueillir toute la misère du Monde » n’est elle pas une phrase de Michel Rocard ?



Sur l’image ci-dessus, on lit : « Nous donnons chaque semaine à l’Europe-Unie 350 millions de livres. Donnons plutôt cet argent à notre service de santé national ! » (NHS : National Health Service)
On sait que la première chose que les brexiters (comme Boris Johnson) on faite au lendemain du vote décrétant la sortie de l’Europe a été d'avouer que ce transfert d’argent était impossible. Si l’on comprend bien, monsieur Mélenchon a repris ce mensonge largement éventé, sans craindre d’être démenti, tant ses auditeurs sont avides d’entendre les paroles qu’ils espèrent et non les vérités qu’ils redoutent.

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