La frontière
entre la première économie du monde et son troisième partenaire commercial est
traversée dans les deux sens, tous les jours, par des centaines de milliers de
personnes et par 1,7 milliard de dollars de produits agricoles, industriels et
autres biens de consommation. (Lu ici)
Peut-on
fermer une frontière qui est traversée par des centaines de milliers de
personnes ? Oui ? Sans doute ? Et par « 1,7 milliards de
dollars » de marchandises ? – Là ça demande réflexion, n’est-ce pas.
En tout cas on retrouve exactement la même problématique qu’avec le Brexit, où
l’on voit les britanniques refuser la libre circulation des personnes là où ils
acceptent celle des marchandises. Cynisme bien courant dans les pays
capitalistes ? Caractère universel de la valeur économique au détriment de
la valeur morale ? Sans doute, mais si étonnant que cela paraisse, reconnaissance
de celle-ci au-dessus de toute autre, car si l’importation des marchandises est
insignifiante, en revanche celle des étrangers est refusée, au nom de la pureté
de la civilisation.
On va dire
que je sur-interprète la situation : les mexicains ne menacent pas la
civilisation – surtout celle des Etats-Unis, eux qui sont habitués au
communautarisme, initiés à cela par les anglais qui ont toujours refusé
d’intégrer les colonies dans leur civilisation.
En est-on
bien sûr ? Du moins si l’on écoute les adversaires de cette immigration,
on voit qu’ils restent sourds aux réclamations des chefs d’entreprises qui ont
besoin de cette mains d’œuvre bon marché (et donc qui contribuent à faire
grossir le capital engagé) ; et puis, selon Donald Trump, ce sont des
drogués, des voleurs, voire même des assassins. Autrement dit c’est quand même
la crainte qu’ils corrompent la civilisation wasp – qui n’a certes pas besoin d’eux
pour cela.
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