Tout est parti d’une tribune signée vendredi dernier par
Lucy Flores, une ancienne élue démocrate du Nevada, titrée : « Un baiser
inconfortable a changé la manière dont je voyais Joe Biden. » Elle raconte
comment le vice-président est venu la soutenir lors d’un meeting politique en
2014 : « Alors que je m’apprêtais à faire mon discours, j’ai senti deux mains
sur mes épaules. Il s’est penché et m’a senti les cheveux. J’étais mortifiée.
Il m’a claqué une grosse bise sur l’arrière du crâne. J’étais pétrifiée. » (Lu ici)
(A noter que cette
photo montrant une attitude de Joe Biden correspondant assez bien à ce qui est
décrit par madame Flores concerne ici la femme du secrétaire à la Défense
Ashton Carter, en 2015. Pour autant qu’on sache, cette dame n’a pas crié au
viol.)
Joe Biden a assuré qu’il allait faire « davantage attention
et respecter l’espace vital » de
chacun. Accusé d’être trop tactile
avec les femmes, l’ancien vice-président cherche ici à désamorcer la polémique
relancée par le témoignage d’une ex-élue démocrate l’accusant d’un baiser
déplacé.
Il y a deux lectures possibles de cette information :
- L’une qui
consiste à dire « Voilà bien ces américaines, des « cul-serrés »
qui crient au viol dès qu’un homme s’approche de (trop) près. Joe Biden a bien
fait de remettre les choses à leur vraie place : il s’agit simplement d’un
espace vital un peu envahi. Chacun de
nous dispose autour de lui d’un espace d’environ 1 mètre dans le quel on ne
pénètre qu’à condition d’y être attendu ; dans le métro ou dans un
ascenseur, là où les gens sont par force serrés les uns contre les autres, ça
ne pose pas de problème, mais quand on n’est pas dans une telle circonstance,
alors, certain.e.s se sentent un peu gêné. Y avait-il matière à
polémique ? On en doute
- Mais on
peut aussi se dire qu’il est important de prendre au sérieux la déclaration de
Lucy Flores, de comprendre que Joe Biden a peut-être pris – sans même s’en
rendre compte – son plaisir en tripotant cette femme : c’est qu’il est simplement trop tactile avec elles (appréciez
l’adjectif !) ; il est aussi trop olfactif puisqu’il lui a flairé les cheveux : d’ici que ce
soit un pervers qui renifle les petites culottes, il y a quand même un pas ; et
puis il en a profité pour lui « claquer une grosse bise à l’arrière du crâne ». Voyez la précision :
Lucy Flores aurait pu ne même pas y faire attention, un peu comme si Joe était
arrivé derrière elle et lui avait mis la main sur les yeux en disant :
« devine qui est là ! »
Dans ces affaires de harcèlement sexuel, il faut comprendre
que les faits sont indissociables de la manière dont ils sont voulus, ou supposés tels. Et on peut même admettre
que ça aille très loin, comme ce jeune homme qui va raconter une scène un peu
agitée de la veille au soir à une conseillère en lui disant : « Dites-moi
si j’ai violé ma petite amie hier soir ? »
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