lundi 29 avril 2019

LIMITATION DE LA VITESSE À 80 KM/H : LE GOUVERNEMENT VA RÉFLÉCHIR À UNE APPLICATION MOINS "BRUTALE"

Sibeth Ndiaye a rappelé que le président de la République et le Premier ministre avaient "indiqué qu'il fallait voir comment est-ce qu'on pouvait, en discutant avec les élus, faire en sorte qu'il y ait une application qui soit peut-être plus souple ou, en tout cas, qui soit plus adaptée aux réalités du terrain". (Lu ici)

On pourrait contester cette volonté d’assouplir l’application d’une mesure qu’on supposera dictée par la volonté d’empêcher les gens de mourir dans des accidents de la route. Après tout, si la démocratie impose en effet d’appliquer les mesures de bien commun qui sont voulues par une majorité de citoyens après négociation, et de refuser toute autre méthode, en revanche pour ce qui est des décisions supposées nécessaires de façon scientifiquement établies, là, il n’est besoin que de spécialistes compétents. Ne s’agit-il pas de cela dans le cas des accidents routiers, là où les enquêtes de gendarmeries et les statistiques montrent de façon indubitable que la vitesse des véhicules est un facteur provoquant – ou en tout cas aggravant – des blessures et des morts ? Même en démocratie, le bien commun n’est pas seulement ce sur quoi les citoyens sont tombés d’accord, mais aussi ce à quoi ils doivent consentir.
On aura compris que le cas de la limitation de vitesse n’est qu’un exemple parmi d’autres bien plus importants. Quand, lors de l’entrée en guerre de la Grande-Bretagne Churchill déclara aux Communes qu’il promettait du peuple « des larmes, du sang et des morts », on comprit bien qu’il ne déroulait pas là un programme électoral.
Mais voilà : aujourd’hui le peuple crie aux ministres : « Qu’importe les accidents ! Ce que nous voulons de sont des larmes, du sang et de la mort… routière »
(N.B. J’entends dire que les médecins tirent la sonnette d’alarme à propos de la consommation d’alcool qui n’aurait pas baissé la guerre. Voilà encore une contradiction entre la volonté populaire (qui réclame la picole à bon marché) et l’intérêt de la santé publique, qui veut taxer tout ça.

Mais après « l’accident » de la taxe diesel, allons-nous risquer les barricades pour réclamer le pinard à  1 euro le litron ?)

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