jeudi 18 avril 2019

UN MILLIARD POUR NOTRE-DAME ET LA MISÈRE SOCIALE ALORS ? INGRID LEVAVASSEUR REPREND LA PAROLE

Ingrid Levavasseur, une des figures des "gilets jaunes", a souhaité "qu'on revienne à la réalité" et dénonce "l'inertie des grands groupes face à la misère sociale alors qu'ils prouvent leur capacité à mobiliser en une seule nuit un « pognon de dingue » pour Notre-Dame.". (lire ici)

Alors, rien à  faire ? Les grands groupes français peuvent bien se montrer solidaires des français, de leur patrimoine, donner de l’argent à profusion pour sauver la cathédrale de Paris, rien n’y fait ? Il y aura toujours des troubles fêtes pour dire : « Quoiqu’ils fassent ils seront toujours les mêmes : affameurs du peuple, exploiteurs des travailleurs, escrocs qui cachent leur argent dans les paradis fiscaux ! »
- Je sais bien que c’est désagréable, mais il faut quand même examiner objectivement (= sans passion) leurs propos. Et pour me faciliter la tâche, j’ai pris (ci-dessus) ceux d’Ingrid Levavasseur, réputée pour sa modération.
Elle ne dénigre pas ces dons en disant que les contribuables français vont prendre en charge une forte part, via la défiscalisation accordée de 60% – car alors il faudrait quand même accorder que ces méchants capitalistes payent des impôts en France, sans quoi ils ne pourraient bénéficier de cet avantage – ce que les plus mauvais d’entre eux ne font surtout pas.
Non, l’argument est plutôt que ces entreprises devraient secourir la misère sociale, financer les hôpitaux et les crèches, conserver leurs effectifs au lieu de licencier pour augmenter les profits des actionnaires. Et les dons, qu’est-ce qu’ils viennent faire là dedans ? Hé bien quand l’argent sort tout seul de la bourse des Pinault-Arnault-Bettencourt-etc., voilà qui prouve que l’argent des capitalistes existe bel et bien, qu’on le voit enfin, qu’il peut revenir des paradis où il se cache habituellement.
- Et alors ? Alors, il faut donner la priorité aux hommes et aux femmes de ce pays, et avant  de rebâtir la cathédrale, reconstruire le pays. D’ailleurs puisque les Gilets jaunes sont sortis du bois, relevons qu’Emmanuel Macron reçoit sa volée de bois vert habituelle : larmoyant et grandiloquent comme à son habitude, son allocution n’a pas eu un mot pour le pauvre peuple qui comme on vient de le dire est bien plus à plaindre que Notre-Dame de Paris.

- Laissons de côté la polémique misère sociale versus incendie de la cathédrale, pour en venir au plus important : si les entreprises du CAC 40 doivent payer, c’est parce qu’elles sont responsables de la misère sociale. Il s’agit de dénoncer ces groupes capitalistes exactement comme à l’époque de Marx, sauf qu’à la différence des socialistes du 19ème siècle, il n’appelle plus à la révolution prolétarienne, mais simplement à l’action de l’Etat.
--> La question est donc : d’où vient la misère sociale ? De l’organisation politique ou de l’absence d’initiative individuelle ? Les libéraux dont fait partie le Président pointe cette dernière comme étant à l’origine de cette misère : « il suffit de traverser la rue pour trouver du travail ». Les défenseurs du peuple dénoncent : « Traverser la rue ? Oui, en effet : on passe alors du statut de chômeur à celui d’exploité. »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire