Ingrid Levavasseur, une des figures des "gilets
jaunes", a souhaité "qu'on revienne à la réalité" et dénonce
"l'inertie des grands groupes face à la misère sociale alors qu'ils
prouvent leur capacité à mobiliser en une seule nuit un « pognon de dingue »
pour Notre-Dame.". (lire ici)
Alors, rien à
faire ? Les grands groupes français peuvent bien se montrer
solidaires des français, de leur patrimoine, donner de l’argent à profusion
pour sauver la cathédrale de Paris, rien n’y fait ? Il y aura toujours des
troubles fêtes pour dire : « Quoiqu’ils fassent ils seront toujours
les mêmes : affameurs du peuple, exploiteurs des travailleurs, escrocs qui
cachent leur argent dans les paradis fiscaux ! »
- Je sais bien que c’est désagréable, mais il faut quand
même examiner objectivement (= sans passion) leurs propos. Et pour me faciliter
la tâche, j’ai pris (ci-dessus) ceux d’Ingrid Levavasseur, réputée pour sa
modération.
Elle ne dénigre pas ces dons en disant que les contribuables
français vont prendre en charge une forte part, via la défiscalisation accordée
de 60% – car alors il faudrait quand même accorder que ces méchants
capitalistes payent des impôts en France, sans quoi ils ne pourraient bénéficier
de cet avantage – ce que les plus mauvais d’entre eux ne font surtout pas.
Non, l’argument est plutôt que ces entreprises devraient
secourir la misère sociale, financer les hôpitaux et les crèches, conserver
leurs effectifs au lieu de licencier pour augmenter les profits des
actionnaires. Et les dons, qu’est-ce qu’ils viennent faire là dedans ? Hé
bien quand l’argent sort tout seul de la bourse des
Pinault-Arnault-Bettencourt-etc., voilà qui prouve que l’argent des
capitalistes existe bel et bien, qu’on le voit enfin, qu’il peut revenir des
paradis où il se cache habituellement.
- Et alors ? Alors, il faut donner la priorité aux
hommes et aux femmes de ce pays, et avant de rebâtir la cathédrale, reconstruire le
pays. D’ailleurs puisque les Gilets jaunes sont sortis du bois, relevons
qu’Emmanuel Macron reçoit sa volée de bois vert habituelle : larmoyant et
grandiloquent comme à son habitude, son allocution n’a pas eu un mot pour le
pauvre peuple qui comme on vient de le dire est bien plus à plaindre que
Notre-Dame de Paris.
- Laissons de côté la polémique misère sociale versus
incendie de la cathédrale, pour en venir au plus important : si les
entreprises du CAC 40 doivent payer, c’est parce qu’elles sont responsables de
la misère sociale. Il s’agit de dénoncer ces groupes capitalistes exactement
comme à l’époque de Marx, sauf qu’à la différence des socialistes du 19ème
siècle, il n’appelle plus à la révolution prolétarienne, mais simplement à
l’action de l’Etat.
--> La question est donc : d’où vient la misère
sociale ? De l’organisation politique ou de l’absence d’initiative
individuelle ? Les libéraux dont fait partie le Président pointe cette
dernière comme étant à l’origine de cette misère : « il suffit de
traverser la rue pour trouver du travail ». Les défenseurs du peuple
dénoncent : « Traverser la rue ? Oui, en effet : on passe
alors du statut de chômeur à celui d’exploité. »
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