Tesla dévoile
une voiture sans volant ni pédales, sera commercialisée dès 2021 : selon Elon Musk cette voiture a atteint le niveau 5 permettant
au conducteur de ne plus avoir à être attentif au volant. (Voir ici)
Supposons que cette annonce soit authentique, et qu’il n’y
ait plus le moindre bug à craindre tandis que les dilemmes moraux (du
genre : « Je fonce sur la foule pour sauver la vie des passagers, ou
bien j’écrase la voiture contre le mur en épargnant la foule ? »)
seraient résolus (si tant est que ce soit pensable) : est-ce que vous
achetez cette voiture ?
Pour les gens
de ma génération, qui ont rêvé de la voiture dans les années 50-60, tandis que
les plus fortunés faisaient vibrer le moteur de leur petite MG, une telle
question est tout bonnement invraisemblable. J’ai en ce moment même des amis de
ma génération qui refusent d’adopter la boite automatique, persuadés qu’aucun
automatisme ne parviendra à conduire aussi bien qu’eux.
Cette
résistance à la robotisation des voitures est-elle comme on le prétend le
résultat d’une méfiance vis-à-vis de la machine supposée moins performante que
l’humain ? Ne s’agit-il pas en réalité de la preuve qu’on conduit une
voiture non seulement pour se déplacer, mais aussi et surtout pour avoir le
plaisir de la conduire ?
Je soupçonne
que certains refusent de perdre le plaisir de sentir leur puissance en montant
le régime et en le modulant au levier de vitesse. Plaisir qui viendrait
parasiter l’efficacité de la conduite – assurée quant à elle par le
robot ? Sans doute ; mais n’est-ce pas là ce que nous imposons au
plaisir ? Je veux dire, quand manger boire et coïter sont des fonctions
biologiques qui peuvent se satisfaire « à bas bruit », ne
recherchons-nous pas à bâfrer, à nous saouler et à jouir comme des porcs ?
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