- Présentéisme : présence au travail en désaccord avec l'état de santé du travailleur
- Une étude de la Dares (1), publiée mercredi, montre que les Français auraient tendance à aller au travail quand ils sont malades, alors qu’ils devraient garder la chambre.
Bonjour-bonjour
Moi, je croyais naïvement que lorsqu’on était malade, on voyait son médecin, le quel selon votre état décidait s’il fallait ou non vous mettre en congé de maladie – et cela pour combien de jours. Or, voilà que j’apprends que la durée de ces congés est décidée selon la volonté des malades eux-mêmes ; mais il se peut aussi que cette durée ait été calculée au plus court par le médecin lui-même à la demande de la caisse de maladie, qui tient un décompte précis des journées d’arrêt octroyées par chaque praticien.
Mais pourquoi donc les travailleurs feraient pression sur leur médecin pour qu’il les renvoie à leur travail alors qu’ils ne tiennent pas debout ? La vérité, c’est que le congé maladie n’est pas seulement fonction des symptômes mais il est aussi le révélateur des mauvaises conditions de travail qui peuvent susciter la crainte d’être « placardisé » ou considéré comme inapte à son emploi – à moins que, débordant sur la vie privée, la maladie ne paraisse incompatible avec l’autorité de l’employeur.
Bref, s’il y a un acte médical qui reste soumis au consentement du malade, c’est bien l’arrêt de travail. Or les autorités scientifiques l’ont dit : le présentéisme coûte plus cher à la société que les arrêts de maladie lorsqu’ils sont bien pesés. La perte d’efficacité, les virus dispersés par un malade qui revient trop tôt au travail et qui tousse à la machine à café quand tout le monde y passe – pas besoin d’avoir fait 9 années de médecine pour comprendre que ce n’est dans l’intérêt de personne.
Alors c’est l’occasion de redire qu’en économie l’obsession du court terme est calamiteuse. Calculer la compétence d’un médecin à la parcimonie avec laquelle il a dispensé des jours de congé de maladie ne tient aucun compte de ceux qui ont été perdus par le fait de la contagion. Autrefois on disait que 15 jours étaient nécessaires pour être pleinement remis d’une grippe : aujourd’hui on estime que 5 jours suffisent. Ce n’est pas seulement le court terme qui est en cause ; c’est la courte vue.
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(1) DARES : direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques
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