Bonjour-bonjour
Le saviez-vous ? Si vous êtes chrétien ou musulman, vous considérez qu’un enfant existe dès sa conception. Si vous êtes juif en revanche, il faudra pour cela attendre jusqu’à un mois après sa naissance.
Cet exemple montre que le fossé qui sépare les religions est immense, car il ne s’agit pas ici d’une question de comportement, mais bien d’avortement : si vous êtes chrétien ou musulman c’est un meurtre ; si vous êtes juif c’est un dommage sujet à compensation. (Lire ici)
Cela pose bien sûr un problème lorsqu’on cherche une entente entre les religions : le consensus est bien difficile dans ce cas comme dans d’autres ; il saute aux yeux que si l’un a raison, l’autre a nécessairement tort… Les fidèles s’en tirent par le relativisme : ça dépend des gens – ou des fidèles : chacun fait ce qui lui plait selon la religion qui est la sienne. « Moi, je ferai ça ; les autres ont le droit de faire autre chose ». Ce relativisme mène tout droit au subjectivisme : chacun fait son petit marché dans les dogmes de sa propre religion, prend celui-ci, laisse celui-là : c’est une affaire qu’il prétend régler avec sa propre conscience. J’en ai connu à l’époque de Jean-Paul 2, alors que celui-ci partait en croisade contre la contraception, qui disaient : « Le sexe ? Au lit, avec mon mari ça nous regarde, c’est pas au Pape de dire ce que nous devons faire. » Un Pape qui va fureter dans les petites culottes, c’est limite dégoutant.
Alors c’est peut-être le moment de risquer une remarque qui pourraient aider au dialogue entre les religions : admettons que les dogmes ne disent pas la vérité, ou plutôt qu’ils ne cherchent pas à la dire. Le développement de l’embryon, l’autonomie de son organisme, ses réaction mentales (s’il en a), les dogmes n’est savent strictement rien, à moins d’admettre que Dieu se soit donné la peine de révéler la vérité là-dessus aussi. En revanche dire quelle signification telle ou telle étape de la vie doit avoir, comment il faut l’envisager si on veut pouvoir se dire chrétien ou juif ou musulman, oui, là c’est une conséquence de la foi.
D’ailleurs, ça fait très longtemps qu’on dit que les religions ne révèlent pas la vérité objective, mais qu’elles organisent la vie des fidèles en leur donnant un but. Ce que nous prenons pour des vérités révélées, ce sont des images destinées à faire comprendre ce que nous avons à faire, et encore, comme le disait Spinoza, tout cela est-il raconté de façon à être compris des bédouins d’il y a 2000 ans.
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