Bonjour-bonjour
Les décrets qui imposent le port du masque tombent en ce moment comme pluie de mousson. Tout se passe comme si c’était devenu la seule arme contre le virus, et les milieux scientifiques sont désormais unanimes : le masque fait chuter le risque de contamination à un petit-rien-du-tout d’epsilon.
Bien entendu, les esprits chagrins notent qu’en février, alors que le stock de masques était au plus bas, les autorités scientifiques et politique étaient également unanimes : point n’est besoin de masques – si vous voulez lutter contre la maladie : restez chez vous.
Quelques mois et quelques centaines de milliards d’euros engloutis plus tard, on se prend quand même à se gratter le menton tout en hochant la tête : puisque le virus n’a pas muté (du moins si ça avait été le cas : on nous l’aurait dit ?), alors :
- Ou bien on nous enfume en nous faisant croire qu’on peut aujourd’hui continuer à bosser tout en portant le masque, alors qu’en réalité le corona passe à travers sans même s’en apercevoir.
- Ou bien à supposer qu’on ait eu des dirigeants un peu malins et prévoyants, le masque porté en février aurait permis de sauver notre économie.
Je sais bien qu’on ne peut pas repasser le film à l’envers et refaire l’histoire pour savoir ce qui se serait passé si la France, nantie de stocks de masques pléthoriques avait refusé le grand confinement et obtenu que chacun dans l’Hexagone le porte bien consciencieusement, sans être contraint à changer ses autres habitudes. Reste qu’à la différence des faits historiques, les faits scientifiques sont répétables – et que point n’est besoin d’historiens pour dire ce qui se passerait dans ce cas « si… ». On sait bien qu’autrefois lorsque les épidémies de peste se déclenchaient on aurait pu s’abstenir de brûler les juifs parce que ça ne protégeait pas.
Toutefois, le diagnostic de l’historien est toujours valable : la signification historique d’un évènement se mesure à la suite complète de ses conséquences. De ce point de vue-là la responsabilité de nos dirigeants en mars 2020 en décidant du confinement est évidente. Mais elle doit désormais être mise en relation avec le non-renouvellement du stock de masques dont on voit bien qu’elle n’est en réalité qu’une conséquence.
Jusqu’à présent les « réseaux sociaux » avec leur myopie habituelle reprochaient au gouvernement de ne pas avoir su gérer ce stock. Mais cette erreur doit maintenant être évaluée à ses conséquences – toutes ses conséquences.
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