(Cette chronique est alimentée par la lecture de la conférence de Chantal Delsol, Crépuscule de l’universel – à lire ici)
Bonjour-bonjour
Et si les vieux comme moi vivaient actuellement un bouleversement dont personne ne parle vraiment – en tout cas sans lui donner son importance réelle ? Car de la révolution prônée en 1968 sous l’impulsion de la pensée marxiste, jusqu'à la morale des Droits de l’homme qui domine aujourd’hui la pensée occidentale, voire même toute la politique – le pas est immense. Et si nous l’avons franchi sans nous en apercevoir, d’autres pays ne l’ont pas franchi du tout et nous reprochent de l’avoir fait. Et cela non seulement dans des pays qui sont très loin culturellement du nôtre – on pense à la Chine ou aux pays musulmans – mais encore près de nous, dans notre communauté européenne, avec des pays comme la Hongrie pour lesquels on a inventé une dénomination particulière : ce sont des pays « illibéraux ». Mieux : on sait que chez nous aussi, ce refus des valeurs universalistes et « libérales » des droits de l’homme font florès, avec le populisme dont on dit qu’il nous guette à chaque élection.
Je n’ai pas les moyens de traiter ce sujet digne d’un colloque universitaire – mais poser le problème est tout de même déjà très important. Car poser froidement cette question, c’est accepter de regarder en face, sans passion, ceux qui argumentent contre l’égalité homme femme, contre le reflux du nationalisme, contre le rejet des traditions passées ; bref, contre l’affirmation que le seul progrès possible est dans la voie ouverte au 18ème siècle par les pays occidentaux et désigné aujourd’hui sont le titre « Droits de l’homme ».
On n’arrive peut-être pas très bien à saisir comment les chinois placent le groupe au-dessus de l’individu, ni comment l’autorité fondée sur Dieu justifie la soumission dans les religions révélées. Par contre on pourrait peut-être comprendre plus facilement comment les marxistes du 20ème siècle ont refusé ces droits universels, considérant qu’on avait affaire là à une idéologie, un « rideau de fumée » destiné à masquer les profondes inégalités dont se nourrit le régime capitaliste. Pour qu’advienne cette liberté issue des individus, il faut sortir de l’ornière de cette histoire qui est la nôtre depuis le début de l’humanité et accéder enfin aux temps nouveaux – au "nouveau monde" comme on dit un peu légèrement aujourd’hui.
En attendant, s'opposer aux Droits de l'homme occidentaux, c'est c’est toujours refuser l’individualisme et la "déliaison".
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