vendredi 21 août 2020

Les temps sont flous… – Chronique du 22 août

Bonjour-bonjour

 

Curieuse époque… On se croyait à l’abri des surprises d’un temps historique capricieux, en marche avant, puis en marche arrière ; qui fait du surplace et puis qui tout à coup se retrouve plus loin que prévu… Et voilà l’épidémie qui passe et repasse, et tous nos projets sont menacés, reportés, ou du moins mis en stand by.

Autrefois dans nos campagnes, on disait volontiers « On fera cela l’an prochain, si Dieu le veut » ; depuis nous avions cru que notre maitrise du monde et de ses phénomènes était telle que cette restriction pouvait être mise de côté. Mais voilà : aujourd’hui tous les évènements sportifs ou culturels de cet été ont été reportés, ou simplement annulés. On voit le foot qui reprend ses compétitions à huis clos, le tour de France qui va démarrer seulement fin août – quant aux innombrables festivals de musique, n’y pensons plus. Plus rien n’est certain, et l’orgueilleuse domination des hommes sur la terre tourne à une pitoyable déconfiture.

 

- Et pourtant il nous faut encore faire des projets, penser l’avenir pour y ranger des actes à réaliser selon une évolution claire et précise :  la prévision est encore au centre de nos préoccupation. Or, voilà que la prévision tourne à la prédiction, le calcul rationnel au pari plus ou moins périlleux. Plus globalement, quand nous pensons à ce qui va arriver, on le voit nimbé de brouillard, avec des contours flous, comme incertains.

Si vous avez visité Le Louvre de Lens vous avez sans doute été saisi par l’étrange sensation qui se dégage de l’espace intérieur du musée, de ces murs recouverts de plaques d’aluminium dépoli qui reflètent de façon confuse l’intérieur de la salle.

 


 

Hé bien notre avenir, quand nous y pensons, ressemble à cela : oui, il existera avec des contenus qu’on peut deviner plus ou moins. Seront-ils absolument comme nous les avons imaginés ? Peut-être mais nous ne pouvons en être sûrs. Notre avenir pensé sur le modèle de cette image a autant de consistance qu’une rêverie.

Mais il faut faire comme s’il était aussi certain que notre réalité présente. C’est ça qui est grand !

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