vendredi 3 décembre 2021

Deux, c’est mieux qu’un – Chronique du 4 décembre

Bonjour-bonjour

 

Les résultats de la primaire Les Républicains a surpris avec la venue au premier plan d’Éric Ciotti, identitaire bien connu et dont l’influence ne paraissait pas capable de le hisser à ce niveau dans ce référendum. Ce faisant on oubliait un peu vite qu’en 2016 François Fillon avait fait de même en campant à la droite de la droite du parti et puis que Laurent Wauquiez, dont on n'a pas oublié le positionnement, avait été élu président des Républicains en 2017. (Lu ici)


Mais surtout ce résultat confirme s’il en était besoin que ce parti reste divisé en deux courants irréconciliables (pour le moment). C’est ainsi que Gaël Perdriau, le maire de Saint-Etienne et président de Saint-Etienne Métropole, estimait hier que « malheureusement, l'entente affichée par les deux finalistes cache, en réalité, une dérive idéologique qui nous détourne des valeurs républicaines ». Autrement dit il n’y a non pas un, mais deux partis l’un libéral, incarné par Valérie Pécresse, et l’autre, incarné par Éric Ciotti, identitaire. (1)


- J’en entends qui bougonnent, furieux : « Alors, c’est pour dire ça qu’on m’a dérangé ? Dire que Les Républicains ne parviennent pas à se réconcilier entre l’extrême droite et le centre droit depuis 2016 ? Qui donc l’ignorait ? Je n’ai plus qu’à retourner me coucher. Bonne nuit ! »

- En effet : ce n’est pas pour dire ça que j’ai voulu m’exprimer, mais pour que nous nous demandions si, par hasard, cette double face ne serait pas en France  une caractéristique de la droite tout simplement.


--> Être de droite, c’est être en compétition avec le reste du monde pour être reconnu comme le meilleur, celui qui est le plus riche, qui a la plus grosse, la plus belle, etc. Dans cette compétition on est tout naturellement conduit au libéralisme économique pour avoir le plus de facilités à s’enrichir et à conserver le plus de richesse après être passé devant le percepteur. Fabriquer en Chine, vendre aux États-Unis, importer du Bangladesh et placer ses profits à Singapour. Au moment de voter, un parti libéral fait l’affaire. Mais voilà : quand la compétition tourne mal, quand on perd ses billes pour les avoir placées là où il ne fallait pas, alors on retourne sa veste : moins d’international pour plus de protection de l’État ! Et peu à peu on en arrive à réclamer la fermeture des frontières, l’instauration de la préférence nationale - pour en arriver au patriotisme économique. Alors bye-bye le parti libéral et bonjour le néo-nationalisme ... à moins qu’un parti ait été assez malin pour conserver les deux composantes en son sein, comme des faux jumeaux mais vrais frères.

Chez Les Républicains on en reste convaincu : deux, c’est mieux qu’un (2)

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(1) Je simplifie en attribuant au maire de Saint-Etienne ce jugement qu'en fait il récuse en estimant que finalement Valérie Pécresse aurait abandonné le courant centriste pour ratisser des voix plus à droite.

(2) On aura reconnu le slogan de Gilette qui faisait la promotion en 1983 de son rasoir jetable à deux lames.

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