mercredi 15 décembre 2021

Avec PPDA, le romantisme est-il mort ? – Chronique du 16 décembre

Bonjour-bonjour

 

Les médias regorgent de déclarations de femmes victimes de violences sexuelles, en particulier s’agissant de vedettes des médias – tel que Patrick Poivre d’Arvor.

L’une d’elle, âgée de 23 ans à l’époque des faits, déclare dans Libé : « Dès que nous sommes sont entrés dans la chambre d'hôtel, PPDA a sorti son sexe qu'il a frotté contre son lit, « Vous donnez l'image d'un homme romantique. Pourquoi vous conduisez-vous comme ça ? ». Une scène qui a duré trois minutes et durant laquelle il ne m’avait même pas dit bonjour » (Lire ici).

PPDA donne l’image d’un homme romantique et le voilà qui frotte son sexe sur le drap avant de le fourrer dans celui d’une jeune femme à qui il n’a même pas dit bonjour. Oui : où est passé le romantisme dont ce monsieur faisait étalage dans ses bouquins de l’époque ? Imaginerait-on Victor Hugo faisant cela ? Quoique.... 

 

- On le sait aujourd’hui, Victor Hugo, le génie du romantisme fut un homme passionnément amoureux de la chair des femmes au point d’honorer sa jeune épouse neuf fois durant la nuit de noces. Sa vie durant il vécut une double existence avec Juliette Drouet, accumulant en outre les aventures et les tripotages de servantes - Sans oublier l’autrice Judith Gautier (la fille du vieux Théo), avec qui il coucha alors qu'il a déjà 81 ans.

Oui, où est le romantisme dans tout ça ? 

A moins que nous ayons une image naïve et puérile du romantisme ? Les poètes sont parfois inspirés par l’amour charnel : qu’on lise ce poème de Victor Hugo : ...Sa tendre obéissance était haute et sereine ; / Elle savait se faire esclave et rester reine, / Suprême grâce ! et quoi de plus inattendu / Que d'avoir tout donné sans avoir rien perdu !  / Elle était nue avec un abandon sublime / Et, couchée en un lit, semblait sur une cime. / À mesure qu'en elle entrait l'amour vainqueur, / On eût dit que le ciel lui jaillissait du cœur ; / ... (Le reste ici)

Oui, les poètes romantiques sont aussi des alchimistes qui transmutent le drap en ciel de lit... 

 

- Mais ce n’est pas tout. PPDA se moque éperdument de la femme avec laquelle il copule, alors que Victor Hugo était plus exigeant. Ce à quoi répondait Juliette Drouet dont on analyse aujourd’hui l’amour qu’elle eut pour lui : « Juliette Drouet ne voulait que le "phallus"... : pas seulement le membre, mais aussi ce qui satisfait tout son désir et, au-delà, ce qui permet de s'incorporer toute la puissance de cet objet unique qui a nom Victor Hugo. » 

On l’a compris : l’amour romantique passe par l’amour du phallus même s’il est avant tout l’annonciateur de ce qu’il y a derrière. Dès lors, PPDA est simplement moins exigeant que Victor : il n’impose pas d’être admiré comme il le pourrait.

Est-ce cela qu’on dénonce comme oubli du romantisme ?

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