mercredi 1 décembre 2021

Une chirurgienne condamnée pour avoir amputé la mauvaise jambe – Chronique du 2 décembre

Bonjour-bonjour

 

Dans son Dictionnaire des idées reçues Flaubert note à l’article « Architectes. Tous imbéciles. — Oublient toujours l’escalier des maisons. » On pourrait écrire aussi « Chirurgiens – Se trompent de jambe au moment de l’amputation. » : autant dire que c’est une erreur assez commune.

- Et c’est exactement ce qui s’est passé en Autriche où (selon cet article) « Une chirurgienne a été condamnée mercredi en Autriche à une amende pour avoir amputé la mauvaise jambe d'un patient ... Elle avait marqué la mauvaise jambe du patient de 82 ans avant l'opération en mai dernier à Freistadt et ne s'était rendue compte de son erreur que deux jours après. » Le même article poursuit : « le juge l’a reconnue coupable de "blessure par négligence grave". La prévenue de 43 ans, qui a plaidé "l'erreur humaine" a été condamnée à une amende de 2.700 euros et 5.000 euros de dommages et intérêts à la veuve du patient, décédé entre-temps »

 

Comment une telle erreur a-t-elle été possible ? Les cours de chirurgie expliquent en long et en large comment amputer une jambe :

 


Mais ils ne disent pas comment être sûr qu’on opère sur la bonne jambe. Qui est responsable ? La chirurgienne qui avait « marqué la jambe à amputer avant l’opération » ... sauf qu’elle s’était trompée à ce moment-là. L’établissement qui aurait eu une faille dans la chaîne de contrôle en bloc opératoire ?

Permettez que je vous fasse part d’une expérience personnelle. Il y a une quinzaine d’années suite à une fracture ouverte de la jambe, j’ai subi 5 opérations pour la remettre en état. Bien sûr, vu l’état de ma jambe, l’erreur n’était pas possible. Mais de toute manière, étant opéré sous péridurale, j’étais parfaitement conscient des gestes qui s’accomplissaient : si le pauvre monsieur autrichien qui a été victime de cette erreur avait été anesthésié comme cela il aurait arrêté le chirurgien.

Reste que pour l’une de ces opérations j’ai observé que le chirurgien qui allait m’opérer prenait connaissance de mon dossier médical 5 minutes avant d’entrer dans le bloc. Ajoutez à cela qu’il était 15 heures et que le même chirurgien opérait sans discontinuer depuis 8 heures du matin : dans ces conditions l'erreur est en effet inévitable. Surcharge dû au manque d’effectif ? Appât du gain de la part du chirurgien ? 

Oui... Qui est responsable ?

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