Bonjour-bonjour
Ce que vous voyez là, c’est la famille de Thomas Massie, un élu républicain du Kentucky, posant avec sa famille au pied du sapin, prétendument pour demander au Père Noël de ne pas oublier de leur apporter des munitions.
- Dans le même temps quatre élèves ont été tués mardi dans un lycée de la petite ville d'Oxford (Michigan). Les parents du tireur, âgé de 15 ans avaient offert un pistolet semi-automatique à leur fils comme cadeau de Noël anticipé. (Lu ici)
Le même article précise que « la fusillade du lycée d'Oxford est la plus meurtrière des quelque 130 déjà recensées cette année en milieu scolaire » - oui, vous avez bien lu : 130 fusillades cette année en milieu scolaire.
Des fusils d’assauts comme cadeaux de Noël : inutile de s’étonner, il faut plutôt changer de paradigme de compréhension : les armes pour les américains (certains d’entre eux du moins) sont l’objet d’une passion très particulière et inconditionnelle. Présentées comme moyen d’auto-défense, on voit bien qu’elles ne sont pas que cela : supposez que vous offriez à cette famille du Kentucky de mettre une patrouille à leur service pour les protéger 24h sur 24, ils refuseraient certainement de se séparer de leur armement. Il me vient à l’esprit que le fusil d’assaut AR-15 est l’équivalent d’un doudou pour les tout-petits.
Qu’est-ce donc qu’un doudou ? C’est exactement ce que les pédopsychiatres appellent un « objet transitionnel » qui permet à l’enfant de surmonter la frustration du manque en constituant un substitut maternel.
Donald Winnicott, pédiatre, psychiatre et psychanalyste britannique définit l'objet transitionnel comme un objet essentiel au développement psychique de l'enfant. Cet objet lui permet de gérer au mieux la frustration du manque en venant se substituer à la mère lors de ses absences. Le doudou vient s’intercaler dans le rapport corporel habituel entre la mère et l’enfant, de sorte que ce rapport ne soit pas rompu lorsque la mère s’éloigne à condition que le doudou reste. Bien entendu, le fusil d’assaut peut remplir la même fonction, mais cette fois par rapport au besoin de protection virile incarnée par le père.
A côté de l’objet transitionnel maternel, l’objet transitionnel paternel : la parité n’est quand même pas à sens unique.
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