Bonjour-bonjour
Le lundi 13 décembre Claude Guéant, ancien ministre de l’intérieur, bientôt 77 ans, a passé sa première nuit en prison au « quartier des personnes vulnérables » de la prison de la Santé, à Paris. Il pourrait y rester neuf mois.
Condamné pour avoir piqué dans la caisse quand il était Ministre de l’Intérieur et incapable de payer les amendes aux quelles il a été condamné, son aménagement de peine a été révoqué et le voici embastillé comme tous ceux auxquels il a eu affaire quand il était le chef de toutes les polices. On verra ici le détail de ses forfaitures mais j’insisterai sur le décompte de ses ressources expliquant qu’il ne pouvait pas rembourser les sommes auxquelles il était astreint.
- Car c’est là qu’on voit la déchéance d’un homme considéré jusqu’ici comme un puissant, un de ceux dont le nom suffisait à faire trembler tous ceux qui s’opposaient à lui. Car aunjourd'hui monsieur Guéant est fauché : son porte-monnaie est vide, autant que celui d’un étudiant qui sort de chez Lidl. « Faites les comptes dit-il aux enquêteurs : 5500 euros de pension, moins 3000 euros sont payés chaque mois au Trésor public ». Là-dessus les versements sont majorés et son avocat le dit : « Il paye ce qu’il peut payer, c’est-à-dire 3 000 euros par mois, il n’a pas d’argent caché donc il ne peut pas payer plus, et malgré ça, on a décidé qu’on l’enverrait en prison »
Y a-t-il plus humiliante déchéance que celle qui consiste à se retrouver au niveau des traine-misères, mêlé avec tous ceux qui sont en bas de l’échelle sociale ? Puyi, le dernier empereur n’a échappé à l’exécution capitale qu’en acceptant de devenir jardinier puis bibliothécaire à 100 yuans par mois.
Et voilà donc monsieur Guéant obligé de montrer ses comptes aux magistrats et de les supplier de ne pas l’envoyer en prison – car il n’y a plus de prison pour dette !
Oui, c’est vrai, il n’y a plus de prison pour dette, mais il y a de la prison pour non observance de la peine à laquelle on est condamné. Et puis on a du mal à croire monsieur Guéant quand il affirme ne pas avoir d’argent caché. Car c’est bien lui qui, en 2015, a été pris en flagrant délit avec l’encaissement de 500000 euros à l’origine est suspecte. Voilà qui rend méfiant, d’autant qu’avec un aplomb exceptionnel il a justifié cette somme en affirmant qu’elle provenait de la vente de deux tableaux dont tous les témoins ont dit qu’ils ne valaient pas cela (1).
On est presque soulagé d’apprendre que les fins de mois difficiles d’un haut dignitaire du pays ne sont que mensonges et tromperie. Imagine-t-on le Prince Albert obligé de mettre au Mont de Piété les bijoux de la couronne ?
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(1) Selon les Inroks il s’agit de deux peintures de Van Eertvelt ne dépassent pas les 35 000 euros sur le marché de l’art.
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