samedi 26 août 2023

Les quatre péchés des journalistes – Chronique du 27 aout

Bonjour-bonjour

 

Aujourd’hui, deux informations pour le prix d’une !

1° D’abord la dénonciation, à l’occasion de la remise d’un prix journalistique au Vatican, par le Pape François des péchés du journalisme et en particulier la désinformation. (Lire ici)

Il s’agit ici de mettre évidence un péché commis ès-qualité par les journalistes. On aurait sans doute aussi des péchés « professionnels » ailleurs – par exemple chez les profs avec l’usage de chatGPT pour préparer les cours, ou dans les forces de maintien de l’ordre avec l’abus des flashballs. Dans tous ces cas, le péché consiste à faire l’exact inverse de ce pour quoi on est employé.

2° Ensuite, que ce péché n’est que l’un des quatre reprochés aux journalistes par François : « La désinformation est l'un des péchés du journalisme, qui sont au nombre de quatre : la désinformation, quand un journaliste n'informe pas ou informe mal ; la calomnie (parfois utilisée) ; la diffamation, qui est différente de la calomnie mais détruit ; et le quatrième est (...) l'amour pour le scandale » (Art. cité)

 

On remarquera que, si ces trois derniers « péchés » (ou seulement des erreurs comme le concède le souverain pontife) sont parfaitement connus et repérables dans certains organes de presse pour la raison même qu’ils appartiennent soit à une certaine presse d’opinion, soit à une certaine presse à scandale, en revanche la diffusion de « fakenews » reste invisible parce qu’elle est diluée dans tous les organes de presse. Comme le péché originel frappe l’espèce humaine en entier, celui-ci affecte aujourd’hui tous les journalistes

Mais en quoi cette faute serait-elle un « péché » ?

- La raison est à la fois simple à mettre en évidence et obscure quant à son origine : la diffusion de fausses nouvelles, assimilable de façon plus générale à la désinformation ainsi que le suggère le Pape, ne serait une erreur que si, tout en étant partout, elle était commise de façon inconsciente et involontaire. On l'a vu, c'est loin d'être le cas.

Toutefois les journalistes n’existent que pour informer les gens et non pour les « désinformer ». Et ils commettent un péché lorsqu’ils les trompent sciemment. Par exemple, prétendre que Prigogine n’est pas mort parce qu’au moment du crash il était dans un autre avion relève de la volonté de faire de l’information sensationnelle et exclusive avec ce qui n’a vraiment aucune base dans la réalité.

- Mais pourquoi le font-ils ? Quelle est l’origine de ce mal qui ronge la presse et la prive de la confiance du public ?

On peut suggérer que les journalistes qui désinforment le font par orgueil : ils veulent être reconnus comme les meilleurs de leur profession, mais pour cela ils la faussent au mépris de leur déontologie.

L’orgueil étant l’un des sept péchés capitaux, on peut craindre la surpopulation aux Enfers, au département réservé à la presse.

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