dimanche 6 août 2023

Vie quotidienne – Chronique du 7 aout

Bonjour-bonjour

 

Vous vous demandez peut-être de quoi est faite la vie d’un chroniqueur au mois d’aout, quand rien ne se passe, sauf les feux de forêt ou les inondations de campings ? Éh bien sachez-le : un chroniqueur-philosophe n’est jamais à cours de découvertes fort intéressantes – non pas parce qu’un philosophe a toujours quelque chose à dire, même quand on pourrait bien s’en passer – mais parce que ce sont les faits humains en apparence les plus banaux qui comportent le plus de révélations sur la vie.

 

- Ainsi de la météo à laquelle le public est particulièrement attentif, au point que les relevés du climat en été sont l’occasion des jugements « définitifs » sur qualité de la vie.

 


Août 1963 : la météo en Normandie

 

« Du vent, de la pluie, des températures qui peinent à dépasser les 20 °C. En cet été 2023, les Normands (et les touristes) peinent à garder le moral. Mais si ça peut en conforter certains, il y a soixante ans, en août 1963, il ne faisait que 3 °C à Caen, il y avait de la pluie et même de la neige sur l’Ouest. La une de « Ouest-France » parlait alors d’un « été pourri dans l’Ouest ». (Lu ici)

On s’est toujours intéressé au temps qu’il fait et les proverbes de nos campagnes montrent qu’on a continuellement cherché à prévoir le climat des mois à venir. Occasion de noter que dans les observations climatiques c’est l’avenir qui intéresse les observateurs : savoir non seulement le temps qu’il fait, mais aussi celui qu’il fera. Même un organisme sérieux comme la météorologie nationale y va de ses prévisions saisonnières, comme s’il ne suffisait pas de l’imaginer depuis sa fenêtre.

Toutefois l’essentiel pour le chroniqueur à l’affût de la nouveauté n’est pas dans ce qui se répète mais dans ce qui change. Or comme on vient de le noter, de nos jours aussi l’interrogation sur le climat ne résulte pas seulement du souci de savoir ce que je dois mettre dans ma valise, mais ce que ça révèle de l’état de la planète. Quand je rôtis sur la plage de la Baule, je m’imagine l’Amazonie entrain de flamber. Quand mon camping est inondé, c’est la mousson qui transforme les rues de Bombay en torrents qui me vient à l’esprit.

Et cette tendance est révélatrice non seulement de l’éco-anxiété, mais aussi de l’orientation générale et constante de l’esprit humain qui veut croire que ce qu’il observe aujourd’hui est révélateur de ce qui va advenir demain pour le monde entier.

Le sage est celui qui sait que demain n’est pas encore écrit et que, même s’il l’était, il ne nous serait pas permis de tourner la page du présent.

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