Bonjour-bonjour
La question de la profanation religieuse revient périodiquement à propos d’actes de vandalisme perpétrés à l’encontre du Coran. Ainsi de la Suède où depuis quelques semaines des exemplaires du Coran sont brûlés en place publique, déclenchant de furieuses manifestations dans les pays musulmans. (Lire ici)
Comme la France, la Suède ne possède pas de législation condamnant ces actes profanateurs et ne peut faire intervenir les forces publiques contre de tels actes, sauf à les considérer comme source de désordres.
Occasion de revenir sur l’idée de profanation. Le terme qui désigne l’impiété commise à l’encontre de ce qui est porteur de sainteté renvoie à ces actes qui détruisent les objets qui en sont porteurs, soit en les anéantissant (comme le coran brûlé), soit en les dépouillant de ce qui les rends sacrés (donc en les rendant profanes). On peut ajouter qu’une extension de ces destructions consiste à démontrer que les miracles révélés n’existent pas (1).
- Que ces actes soient condamnables moralement n’implique pas qu’ils soient ipso facto interdits, même si la liberté d’opinion peut fort bien être limitée par la souffrance qu'elle pourrait imposer à autrui. Ce n’est pas parce que j’ai le droit de faire ce que je veux chez moi que j’ai le droit de troubler la sieste dominicale de mes voisins en tondant mon gazon avec une machine pétaradante en début d’après-midi.
Pourquoi ne le fait-on pas ? Parce qu’il faudrait alors que le domaine considéré comme sacré soit défini de façon précise et ses limites posées avec rigueur, ce qui n’est pas le cas.
Reste encore un autre cas : la profanation peut correspondre à refus de sanctuariser religieusement des idées, des actes, des pratiques, ou plus profondément une vision du monde.
Car, si les dogmes sont rigoureusement figés, la vie des sociétés ne l’est pas et les connaissances humaines non plus.
Chez nous, la laïcité signifie qu'on prend en compte cette réalité.
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(1) Le cas le mieux connu dans la chrétienté est « la profanation de l’hostie » qui consiste à percer d’un coup de couteau ou à brûler une hostie consacrée pour voir si elle se met à saigner conformément au miracle annoncé par Jésus (« Ceci est mon corps »)
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