jeudi 30 novembre 2023

I.A. : la montée des périls ? – Chronique du 1er décembre

Bonjour-bonjour

 

Ceux qui n’ont rien compris à l’aller-retour de Sam Altman à la tête de OpenAI ignorent que les opérateurs en Intelligence artificielle sont divisés en deux clans : ceux qui sont long-termisme, et qui cherchent à éviter les risques existentiels pour l’humanité - dont l’IA; et les "altruistes efficaces", qui veulent rationaliser au maximum l’impact des découvertes de l’IA.

On sait que Elon Musk fait partie des long-termistes ainsi que le conseil d’Administration d’OpenAI – lequel a été remplacé après le retour de Sam Altman.

« L’affaire Sam Altman (adepte de cette attitude) a montré que les catastrophistes de l’intelligence artificielle (= les long-termistes) ont perdu une bataille » peut-on lire dans le Wall Street Journal.

« Le renvoi de Sam Altman a montré l’influence de l’altruisme efficace et de l’idée associée de ralentir le développement de l’IA, mais son retour a montré les limites de ce courant », écrit le Wall Street Journal. « Les catastrophistes de l’IA ont perdu une bataille », renchérit l’analyste des secteurs médias et tech Benedict Evans, dans une tribune dans le Financial Times. (Art. cité)


Nous regardons cet épisode et le contexte qui le sous-tend avec étonnement un peu comme les vaches regardent passer les trains. C’est qu’il est rare de voir les créateurs et les décideurs de pareilles innovations appuyer brutalement sur le frein : le développement de l’énergie nucléaire n’a pas suscité pareil réticence, du moins chez le PDG d’EDF.

On se prend à penser que l’IA doit être particulièrement dangereuse. Pas seulement en raison du risque de voir les robots prendre le pouvoir sur les hommes (un peu comme Hal 9000, le Grand Ordinateur de 2001 Odyssée de l’espace) ; mais on s’attend surtout à une vague de licenciement sans précédent, et pas dans 50 ans : tout de suite, aujourd’hui même.

mercredi 29 novembre 2023

Dupond-Moretti : un bras d’honneur aux juges – Chronique du 30 novembre

Bonjour-bonjour

 

Le Garde des sceaux vient d’être relaxé de l’accusation de prise illégale d’intérêt, sauvant à la fois et son poste ministériel et le proche avenir du gouvernement. L’homme qui faisait il n’y a pas très longtemps un bras d’honneur à un opposant à l’Assemblée Nationale n’a pas réitéré ce geste à l’encontre de ses accusateurs, mais ce n’est sûrement pas l’envie qui lui en a manqué.

 

 

Le ministre fait à trois reprises ce geste à l’encontre du groupe L.R. pendant qu’Olivier

 Marleix, le président des députés LR, est à la tribune

 

Les attendus du jugement ne manquent pas de sel : le Président de la Cour a en effet précisé que, si la preuve de la réalité matérielle de la prise illégale d’intérêt avait été fournie, en revanche celle de l’intention ne l’a pas été.

- Aucun témoin n’a dit que le nouveau Ministre était arrivé en bavant de rage contre les magistrats en réclamant que soit activé le projet de représailles contre ceux qui l’avaient sanctionné du temps où il était avocat. Bien au contraire il se serait tenu à distance de la procédure, ignorant de ce fait le soupçon de conflit d’intérêt.

Le droit pénal français exige en effet que la volonté de commettre un délit soit avérée pour que celui-ci soit pris en compte. A présent on le voit : à moins de dire à qui veut l’entendre « Ceux-là, je vais les crever ! » impossible d’être reconnu coupable des faits, même si on les a commis.

Voilà : c’est la loi, et elle vaut pour tous. Dès lors n’hésitez pas à user de la facilité qu’elle vous offre pour régler vos comptes avec vos voisins, ou l’amant de votre femme.

Mettez du poison dans leur verre (à condition de ne pas le faire exprès : demandez la procédure au sénateur Joël Guerriau) ; tirez au fusil de chasse sur la silhouette qui se glisse dans l’obscurité dans votre chambre en disant que vous avez cru à l’intrusion d’un rôdeur (comme Oscar Pistorius qui depuis a été remis en liberté conditionnelle)

Vous voyez que les exemple édifiants ne manquent pas : n’hésitez plus à passer à l’action, la loi est la même pour tous.

mardi 28 novembre 2023

Trois minutes dans la peau d’un ultra-riche – Chronique du 29 novembre

Bonjour-bonjour

 

On juge ces jours-ci les 4 hommes responsables du vol de la sculpture en or massif représentant des w.c. entièrement opérationnels.

 


Le créateur, l’artiste italien Maurizio Cattelan expliquait qu’il s’agissait «de l’art du 1 % (incluant les personnes les plus riches du globe) pour les 99 autres pour cent ».

Cette œuvre d’art était exposée au palais de Blenheim, un château baroque du sud de l’Angleterre où elle était raccordée à la tuyauterie... et pouvait être utilisée, pour une durée maximale de trois minutes, par les visiteurs.

- Imaginez : trois minutes sur ces ch*** en or massif, histoire de vous donner l’impression de vivre comme un ultra-riche.


Vous me direz : pourquoi pas 3 jours sur un yacht de 50 mètres ou dans une Rolls ? C’est que le rapprochement entre l’or et le caca est doté d’un très fort coefficient symbolique que les psychanalystes ont largement développé. Pour qui en douterait, il n’est que de consulter les contes pour enfants qui décrivent un âne qui, correctement sollicité, lève la queue et ch*** de l’or

 


De même que la vie des riches est une vie de rêve, nous ne pouvons pleinement la ressentir qu’à travers des symboles, et tant pis si c’est le caca qui en est le support.

lundi 27 novembre 2023

L’humanisme n’a plus cours – Chronique du 28 novembre

Bonjour-bonjour

 

« C’est pas cher et ça peut rapporter gros » : vous voyez de quoi je parle ? Non ? 

- Des otages, bien sûr !

Car, oui, ça rapporte gros. Il n’est que de voir les bénéfices que le Hamas engrange avec la libération au compte goute des otages raflés pendant la tuerie du 7 octobre : outre la libération des prisonniers palestiniens, l’organisation terroriste du Hamas gagne en prestige politique auprès des palestiniens en général et des habitants de Cisjordanie en particulier. Il gagne encore en opinion positive auprès de l’opinion internationale qui subit un accès de « syndrome de Stockholm » : toutes ces vidéos avec femmes et enfants protégés par des combattants cagoulés y sont pour quelque chose.


Par contre on risque de passer à côté des conséquences internationales. Tout le monde voit bien que la prise d’otages représente le plus grand nombre d’avantages pour un moindre risque. Du coup, ne va-t-on pas revoir les avions dérouté et leurs passagers séquestrés en échange de rançon ? 

Mais il n’y a pas que les avions : les ambassades, les hôtels à touristes – et même les J.O. de Paris : ne va-t-on pas revivre quelque chose comme la prise d’otages des athlètes israéliens à Munich au moment des jeux olympiques de 1972 ?

On peine à imaginer que la vie de ces pauvres innocents se trouve suspendue à des calculs de rentabilité. C’est que nous sommes handicapés par notre éducation humaniste : on nous a appris que la personne humaine était une valeur placée au-dessus de toute autre, et que le respect de la vie n’était pas négociable. Et nous y avons cru.

Il est temps de cesser de croire que le monde dans lequel nous vivons est structuré par nos propres valeurs.

dimanche 26 novembre 2023

De l’autre côté du périf’ : les ténèbres extérieurs – Chronique du 27 novembre

Bonjour-bonjour

 

Beaucoup d’usagers du périphérique parisien vont ironiser en entendant qu’Anne Hidalgo veut y réduire la vitesse maximum à 50km heures : « 50 à l’heure ? mais il faudrait déjà l’atteindre ! » Reste quand même qu'avec ses 2x4 voies, c’est une autoroute – urbaine ou pas.


Devant cette décision à peu près incomprise reprenons les réflexions de Jean Viard. (1)

- D’abord établissons qui fréquente le périphérique et pourquoi, car c’est aux usagers qu’il appartient de légiférer sur la vitesse limite pour y rouler.

- Ensuite que peu de parisiens l’utilisent : la plupart sont des banlieusards qui se déplacent de banlieue à banlieue (comme moi, qui prend le périf’ pour aller de la A4 à Saint-Germain-en-Laye). Il serait légitime de demander à ces périurbains de dire ce qu’ils en pensent.

- Jean Viard estime en effet qu’il faudrait établir une pluri-citoyenneté avec des droits de votes multiples, l’un pour le vote politique, l’autre pour l’élection des représentants locaux, d’autres encore comme des mini-référendums concernant la vie quotidienne.

- Il faut aussi faire en sorte que le collectif ne s’oppose plus à l’individuel, le bus aux vélos, la voiture au piéton, les mobilités vertueuses aux véhicules à CO2.

 

J'ajoute qu'il n’est nul besoin d’être sociologue nanti de multiples sondages pour comprendre que le périphérique est une affaire de non-parisiens. Il suffit en effet d’entendre parler les habitants de la capitale : pour eux il a deux mondes : Paris d'une part, et d'autre part tout ce qui est de l’autre côté du périphérique. Un peut comme les aborigènes d'Amazonie, pour les quels à l'extérieur de leur village règnent les ténèbres extérieurs, sorte de chaos primal dans le quel nulle organisation n’a pu se développer.

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(1) J’ai maltraité Jean Viard dans un récent post. Je dois dire que j’ai beaucoup d’estime pour lui et que cette réaction portait sur une proposition qu’il a certes produite mais que j’ai lue coupée de son contexte.

samedi 25 novembre 2023

Fait-il écrire Google ou Gouguel ? – Chronique du 26 novembre

Bonjour-bonjour

 

 

A tous les puristes qui cherchent à purger la France des influences étrangères qui s’installent chez nous sans y avoir été invités, cet article qui s’attelle entre autres à la question des mots d’emprunts d’origine étrangère, souvent anglo-saxonne, apporte des précisions intéressantes : 

« Ces vagues d'emprunts correspondent souvent à des modes ou à des révolutions technologiques. » La vague actuelle d'emprunt à l'anglais américain vient d'Internet et des technologies qui l'entourent, notamment aux États-Unis, dans la Sillicon Valley et ses start-ups. « Les emprunts font partie de la vie normale des langues » précise l’article, « la langue française est faite de ce métissage ». 

En effet, la langue française ne cesse de bouger, d'évoluer : ce n’est pas grande nouveauté de l'observer. Pourtant il ne faudrait pas oublier les anomalies phonétiques liées à la prononciation étrangère maintenues malgré l’usage fréquent qui en est fait. 

Ainsi que « Google » s’orthographie ainsi et se lise « Gouguel » est aberrant et dans le passé les mots d’importation étaient francisés au moins dans leur orthographe, comme le prouvent les exemples suivants (extraits de ce site) : « bogie au lieu de boggie ; drible au lieu de dribble ; dribler au lieu de dribbler ; dribleur, euse, au lieu de dribbleur, plumpouding, au lieu de plum-pudding ; pouding, au lieu de pudding ; shérif au lieu de sheriff ; snif, au lieu de sniff ; youpi, au lieu de youppi ou youppie. » (1)

 

En fait – et c’est là l’essentiel – le monde moderne, saturé de procédés de diffusion des textes, nous submerge de ces mots dans leur version originale, ce qui les rend familiers y compris avec leur prononciation particulière à l’anglais. On voit avec les exemples précédents comment la normalisation de l’autographe s’est effectuée, alors qu’elle ne se fait plus aujourd’hui.

Il y a bien des années Étiemble, un professeur de littérature française était parti en croisade contre ces emprunts excessifs, qui donnaient naissance selon lui à une langue hybride qu’il appelait le franglais.

40 ans plus tard on voit combien sa lutte a été vaine.

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(1) On a aussi le cas de "boumer", parfois écrit ainsi, mais le plus souvent orthographié "boomer" comme en anglais : il semble qu'on soit pour le moment encore dans l'indécision


vendredi 24 novembre 2023

Éloge de la patine – Chronique du 25 novembre

Bonjour-bonjour

 

Le gouvernement met la pression sur les acheteurs compulsifs en cette période de « Black Friday » : il donne même une prime à ceux qui préfèrent payer une réparation au lieu de mettre à la poubelle leur grille-pain ou leur lave-vaisselle.

Mais cela ne concerne pas seulement ces appareils électro-ménagers : il y aussi les vêtements. La campagne vise la « fast-fashion » et ces jeunes qui vont « shopper » chez Zara tous les mois de nouvelles fringues pour être à la mode-du-jour.

Contre ces abus nocifs pour la planète, les autorités qui gèrent la consommation veulent revitaliser la filière réparation, y compris donc celle des couturières. C’est une solution, mais il y en a d’autres. Comme celle qu’inspire ce jean vendu tel quel chez Zara :

 


Mais, puisqu’il est si élégant de s’habiller comme si on sortait d’un squat, il est inutile d’acheter usé : laissons le temps faire son œuvre. Limitez même la réparation au minimum : votre chemise est élimée au col ? Faites-le retourner et le tour est joué. Votre pull est troué au coude ? Mettez-y une pièce de cuir.

 

- Reste que tout cela passe à côté de l’essentiel : il y a une élégance de l’usagé, une distinction du patiné qu’aucun vêtement neuf ne pourra avoir. Bien évidemment les vêtements neufs vendus déjà troués ne sont pas patinés ; ils sont vulgairement élimés, et ça se voit.

C’est qu’en vérité l’usure et la patine ne sont pas exactement la même chose : alors que la première est l’indice d’un dénuement social, la patine est un élément de distinction – et j’en veux pour preuve ces jugements trouvés sur le site des « Rhabilleurs » (ça ne s’invente pas). 

Écoutez plutôt : 

- Voici d’abord Yves Saint Laurent qui en connait un rayon en matière d’élégance : « Plus on porte mes vêtements, plus ils sont beaux » disait-il. La patine transforme le vêtement mais pas essentiellement par perte de substance, comme avec le veston élimé au col et aux poignets ; elle produit surtout ce changement d’aspect qui fait briller le tissu aux plis ou qui donne au vêtement la forme du corps de la personne qui le porte, comme la veste qui garde la forme du corps une fois déposée sur le cintre.

- Les Rhabilleurs poursuivent : « Certains aristocrates anglais avaient pour habitude dit-on de faire porter leurs habits neufs par leur valet, le temps d’en casser l’aspect lisse et immaculé. ». Pour mémoire Brummell (le célèbre dandy britannique) en faisait partie. 

- Conclusion des Rhabilleurs : « Avec l’usage, le tissu épouse la silhouette de celui qu’il habille. Il abandonne sa forme première, mécanisée, standardisée, et, pour peu qu’on lui en laisse le temps, va acquérir une seconde, presque humaine. C’est là une des clés de l’homme élégant, dans cette impression que ses vêtements lui vont, précisément, comme un gant. Comme une seconde peau » C.Q.F.D.

 

Il ne s’agit donc ni de faire semblant de porter des vêtements usés en achetant des jeans troués, ni de se soucier d’économie avec la seconde main, ni même de protéger vertueusement les ressources de la planète. Il faut comprendre qu’il y a une symbiose qui s’opère entre le vêtement et celui qui le porte, et qu’il faut du temps pour cela. Et que l’on ne remplacera pas du jour au lendemain le vieux veston, ni le chemisier de ses 20 ans.

jeudi 23 novembre 2023

A quoi pense le peuple ? – Chronique du 24 novembre

Bonjour-bonjour

 

Javier Milei, élu, va gouverner l’Argentine pendant 4 ans ; Geert Wilders leader du PVV vainqueur des élections aux Pays-Bas est le possible premier ministre. Quand on pense aux programmes de ces deux leaders populistes et extrémistes de droite, on se prend à songer que la démocratie est bien malade – malade de la tête !

Il y a celui qui, en Argentine, veut supprimer les droits des femmes, et qui veut également suspendre les aides sociales dont vivent pourtant la plupart de ses électeurs : on vote pour lui. Et puis celui-là qui veut déclarer l’islam interdit, supprimer les mosquées et interdire la diffusion du Coran : le voici aux portes du pouvoir.


Libé titrait récemment : « l’élection de Javier Milei ou la victoire du bullshitisme » ; bien dit, mais ce n’est pas nouveau, on le savait depuis l’expérience grandeur nature du mandat de Trump et de ses procès qui se succèdent depuis : quand le pire arrive à certains c’est en réalité pour eux le meilleur, car plus la justice démontre leur infamie, et mieux ils sont considérés par des citoyens persuadés que quiconque est poursuivi par ce qu’ils appellent « le système », et meilleur il est. 

C’est un effet d’opportunité qui consiste à tirer parti des frustrations populaires : donnez au peuple ce qu’il veut, des salaires et des vacances, des femmes et de la gnôle, etc., et vous verrez tout rentrer dans l’ordre.

Ça, c’est la conclusion optimiste. Mais il y a aussi un effet plus profond qui est d’aimer transgresser des lois, voire même la civilisation. Ces hommes déploient en toute impunité la promesse de crimes et de mesures anti-républicaines, ils promettent de les réaliser, et voilà qu’on les applaudit. On aimerait le faire soi-même, mais on accepte de déléguer ça à ces prometteurs de chaos.

Tout cela est du fantasme, certes. Mais que se passe-t-il quand ces fantasmes deviennent réalité ?

 


Jacob Chansley lors de l’attaque du Capitole le 2 avril 2021

mercredi 22 novembre 2023

Burn-out scolaire – Chronique du 23 novembre

Bonjour-bonjour

 

Le nouveau Ministre de l’Éducation Nationale ne perd pas de temps pour marquer cette administration de sa présence : il faut dire qu’il a sans doute été nommé pour cela, en remplacement d’un prédécesseur absolument transparent.

Bref, après une série de mesures pour endiguer le harcèlement à l’école, voici qu’à présent il s’en prend au « burn-out scolaire ».

Il est secondé en cela par des études scientifiques et des rapports qui établissent, par exemple, que « dans le secondaire, un élève sur trois serait fortement stressé »

On y lit en effet que de nombreux élèves ont le sentiment de devoir fournir toujours plus de travail sans que le résultat soit à la hauteur des attentes des professeurs. D’où le stress avec pour conséquence l’épuisement et un certain cynisme envers l’école : « de toute façon ça ne servirait à rien». Le travail scolaire perd son sens ; et puis « Je ne suis pas fait pour ça ».

Et la cause de tout ça ? Outre les programmes et la compétition qui prévaut dans tous les domaines, c’est la pression de l’entourage (enseignants, parents, camarades) qui en est la cause. (Lire cet article)

 

Bref : à trop en vouloir on n’obtient plus rien – c’est vrai à l’école comme ailleurs mais ce qui est nouveau c’est qu’on prend en considération ce phénomène. Il est vrai qu’à voir le rang de la France dans le classement Pisa on comprend que l’élitisme de nos écoles est une des causes (et peut-être la première) du faible niveau de leurs résultats. 

Éblouis par les performances des pays où le travail scolaire est bien plus intense que chez nous et la compétition beaucoup plus précoce (Japon, Chine, Corée, et autres pays d’Asie du sud-est), nous avons cru qu’il ne fallait pas tenir compte de ceux qui restaient sur le bord du chemin. Seulement à ce compte, c’est l’image de l’école comme lieu d’épanouissement et comme source de sécurité pour l’avenir qui disparait. Les parents d’autre fois disaient : « Si tu fais de bonnes études, tu auras on bon métier ». Mais ça ne suffit plus : aujourd’hui ils n’ont plus qu’une idée en tête : fuir les écoles où les élèves ratent leurs études - sans tenir compte de ce qu’il faudrait faire pour réussir.

C’est une attitude qui repose sur la croyance en des recettes qui relèvent plus de la magie que d’autre chose.

- A l’École de trouver le moyen de faire entendre qu’on peut y réussir sans avoir recours à la sorcellerie.

mardi 21 novembre 2023

Le C.V. ? À la poubelle ! – Chronique du 22 novembre

Bonjour-bonjour

 

« Il est désormais possible de trouver certains emplois sans présenter son profil sur papier. » peut-on lire sur slate (ici)

Si vous faites partie de ceux qui pensent que c’est sur le terrain, face aux difficultés réelles d’un métier, et non en ayant réussi à obtenir des diplômes sans aucun rapport avec la réalité, qu’on doit choisir la femme ou l’homme à embaucher, cette nouvelle devrait vous ravir.

- Ce sont en effet désormais les aptitudes réelles qui sont mesurées à travers cette nouvelle technique de recrutement. C’est ainsi que « récemment, l'enseigne de bricolage Castorama ou le groupe hôtelier Accor se sont notamment lancés dans l'aventure. Sans acquis particuliers, les prétendants à des postes de cuisinier ou de personnel de chambre étaient directement mis en situation réelle et évalués sur leur capacité à exercer en direct le métier. » (art. référencé) Même si des erreurs de recrutement peuvent surgir, cette méthode met en relief des capacités appréciées pour l’emploi et qui ne peuvent être évaluées a priori au cours d’études.

Mon expérience de « formateur » chargé de prendre en charge les nouveaux enseignants de philo coïncide avec cette observation. Il est certes impossible de recruter dans un tel domaine sur simple motivation. Mais passer de la capacité à maitriser la pensée de Hegel ou de Heidegger à celle d’enseigner à des jeunes lycéens, qui de surcroit doivent la même année découvrir la philosophie et être évalués pour cela, suppose des aptitudes qui relèvent de la personnalité. 

Je n’irai pas jusqu’à dire comme Clémenceau : « On n’enseigne pas ce que l’on sait, on enseigne ce que l’on est » - mais, face à des jeunes de 18 ans, on ne peut pas faire l’impasse sur l’équation personnelle. Au point que certains formateurs chargés de tuteurer ces jeunes stagiaires étaient dépassés par leurs compétences. Je me rappelle d’un collègue dans cette situation qui disait à propos d’un jeune prof en année de formation et à qui on avait confié une classe de série technologique : « Je ne sais pas comment il fait. Je le trouve faisant son cours à une classe attentive, en jean et assis sur le bureau. Je ne sais pas comment il fait ; en tout cas je n’ai rien à lui apprendre. »

lundi 20 novembre 2023

La chambre haute est tombée bien bas – Chronique du 21 novembre

Bonjour-bonjour

 

Vous avez sans doute comme moi entendu cette information selon laquelle une députée de l’Assemblée Nationale aurait été droguée par un sénateur avec l’intention d’abuser d’elle en lui faisant absorber à son insu de l’ecstasy.

La justice a mis en examen cet homme qui pour sa défense explique qu’il a commis deux erreurs :

            - d’abord il aurait préparé à son intention personnelle une poudre euphorisante pour oublier son chagrin (la mort de son chat vieux de 20 ans)

            - ensuite ayant renoncé à consommer, il aurait laissé la poudre en question dans le fond du verre – lequel a servi à contenir le champagne offert à la députée venue fêter la réélection du sénateur.

Je sais bien que souvent la défense des innocents est mal ficelée : c’est qu’elle est soumise aux aléas de la vérité et non à une logique mensongère. Mais quand même : on ne peut se défaire de l’impression que cet homme est coupable et qu’il ne sait comment se dépêtrer de ce lamentable forfait. Soit. Mais c’est alors que nous ressentons un malaise : si cette tentative de droguer une femme pour abuser d’elle avait été le fait de collaborateurs dans une entreprise, on n’en aurait pas été plus étonné que cela. Mais au sénat ! 

- Fermez les yeux un instant et essayez d’imaginer un sénateur : 

 

 

Voilà ce qui vous vient : Gérard Larcher, président du Sénat, 1,80 mètre ; 120 kilos. Mais très propre-sur-lui, pas le genre jeune homme lubrique qui drogue les minettes en boite pour les violer tranquilou dans le renfoncement d’une porte cochère. 

Seulement voilà : les élus de la nation ne sont plus ce qu’ils étaient. Les députés de la France insoumise nous ont hélas habitués à des abus et des extravagance, capables de se comporter en pleine séance comme des jeunes gens lâchés dans une manifestation du 1er mai : pas très classe. Cet abaissement de la représentation populaire aurait eu un effet de contagion sur nos respectables sénateurs ? 

N'en doutons pas.

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N.B. En dehors de la vanne, il reste que ce sénateur a été testé positif à toutes sortes de drogues: on a trouvé dans son sang une véritable pharmacie ambulante.

dimanche 19 novembre 2023

Être maire avec un CDD – Chronique du 20 novembre




Bonjour-bonjour

 

Au lieu d’aller caillasser la maison de votre maire (celui qui a créé un sens unique qui rallonge votre itinéraire pour aller au boulot), licenciez-le ! Pour éviter cela, supprimez le niveau politique des prises de décisions communales pour le remplacer par… des plans de gestion issus d’entreprises privées.

--> Qui donc propose cette ânerie ? C’est Jean Viard, qui n’est pas n’importe qui, reconnaissons-le.

Lisons-le : « Les gens ont le sentiment qu'ils payent beaucoup d'impôts et que la qualité rendue n'est pas à la hauteur, et ils ne peuvent pas changer. Si votre banque ou si votre épicier vous déplaît, vous allez voir ailleurs, c'est impossible pour sa mairie ! »

Si ce bilan vous parait exact, c’est que vous considérez que les services communaux doivent être évalués, comme n’importe quel autre, en termes d’efficacité pour l’individu que vous êtes.

- Vous êtes donc prêt à lire la suite : « Comment réorganiser la machine politique ? Sans doute pas en l'alourdissant, en faisant qu'elle coûte plus cher, mais plutôt en la réduisant, voire en laissant au privé un certain nombre de fonctions. »

Privatisez les écoles, l’entretien et la mise à jour de la voierie, les arrêtés de maintien de l’ordre public. Pour cela, embauchez des prestataires de service qui vont utiliser des algorithmes pour définir les besoins à satisfaire et les moyens d’y parvenir. Et si ça ne matche pas, rompez le contrat, payez l’indemnité et cherchez un nouveau prestataire.

 

Ça vous convient ? Vous êtes prêt à payer le surplus (car, rappelons-le, si les élus bossent gratis, ce n'est pas le cas des prestataires du privé) ?

Soit. Mais n’oublions pas non plus que ce n’est pas un hasard si les édiles locaux sont élues : c’est qu’il y a des choix à faire, et si l’ordre public impose des restrictions de libertés, il s’agit de savoir jusqu’où on va aller ; si la décongestion des centres-villes suppose une restriction de la circulation automobile, qui va-t-on écouter pour en fixer le cadre : les bobos en vélos électriques ou les commerçants du centre ? Ces décisions vont mécontenter certains : quelle légitimité opposer à leur colère ?

 

Reste que monsieur Martin, maire du village de Cussac-les-Pruneaux, serait bien heureux que les graffitis « Salope ! Connard ! Escroc ! » aillent orner non pas sa maison, mais la vitrine du prestataire de service – qui d’ailleurs pourrait servir de cible pour leurs voitures bélier, bien meilleure que le domicile de l’élu.

samedi 18 novembre 2023

Le Black Friday c’est dans 5 jours !– Chronique du 19 novembre

Bonjour-bonjour

 

Je sais que vous êtes dans les starting-blocks, chers amis : chaussures de sport pour éviter la fatigue des longues marches ; sac à dos pour les achats volumineux ; carte bancaire pleine à ras-bord. Le Black Friday c’est dans 5 jours !

 

Seulement, voilà le ministre de la transition écologique qui vient mettre le holà : « Moi, je vous le dis : je rêve d’un Green Friday où le récit de la sobriété est mis à l’honneur. ». Oui, je sais : ces propos sont ceux d’un rêveur qui croit que son imagination va gouverner la réalité. Christophe Béchu (oui, c’est son nom – comment peut-on s’appeler Béchu ? (1)) part en croisade contre « la culture de la surconsommation »…. (Lire ici)

- Attendez : la surconsommation ? Qu’est que c’est que ça ?

- Hé bien si on écoute le ministre (Christophe Béchu) on entend qu’il prône la réparation du vieux lave-linge ou la mise à jour de l’antique smartphone. Et si on ne peut réparer, louons au lieu d’acheter. Et quand on ne peut pas éviter d’acheter, le ministre nous recommande « d’hésiter avant d’acheter »

- Cet homme est un danger public : ne sait-il donc pas que c’est la consommation qui a fait les 30 glorieuses ? Et qu’on en arrive maintenant à vendre l’eau très cher, au prix des bouteilles qu’on va jeter ensuite pour pouvoir en racheter d’autres - alimentant ainsi un négoce très profitable. Et l’air irrespirable de nos villes, n’allons-nous pas le replacer pendant une semaine aux sports d’hiver – où, si on ne peut plus skier, on peut au moins respirer à pleins poumons ?


- Il y a 55 ans Guy Debord publiait La société du spectacle pour illustrer la façon dont le capitalisme utilisait le fétichisme de la marchandise pour faire commerce de tout.

Il faudrait aujourd’hui lui ajouter un tome 2 reprenant le sujet avec pour horizon la surconsommation, en particulier celle des produits dont la nature nous fournit gratuitement la jouissance.

Monsieur Béchu nous propose de construire non plus une société du spectacle mais de l’entr'acte : suspension de la consommation, digestion de tout ce qui circule déjà, et puis…

Retour à la lampe à huile ?

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(1) En 1870 le gouverneur militaire de la place de Paris impuissant à défendre la ville contre les Prussiens s’appelait Trochu. Victor Hugo ironisait : « Trochu : participe passé du verbe trop choir »

Béchu, participe passé du verbe « Bien choir » ?

vendredi 17 novembre 2023

Faut-il virer Guillaume Meurice ? – Chronique du 18 novembre

Bonjour-bonjour

 

Certains d’entre vous, chers amis vont protester : « Quoi ? Encore cette polémique du prépuce nazi ? N’en a-t-on pas déjà suffisamment parlé comme ça ? »

Je répondrai que les effets de cette polémique courent toujours avec la mise en retrait de Charline Vanhoenacker. Mais aussi – et surtout – je souhaite y revenir en raison de ces propos tenus par Adèle Van Reeth, la directrice de France inter : « On ne vire pas un humoriste pour une mauvaise blague faite à un mauvais moment. Ce serait délétère. Qu’est-ce que défendre la liberté d’expression si, à la minute même où des propos nous choquent, nous choisissons de nous débarrasser de la personne les ayant tenus ? La liberté d’expression n’est pas un mot creux ! C’est dans ces moments-là qu’elle est mise à l’épreuve. » (Article référencé)

Autrement dit, c’est dans les moments où elle est menacée qu’il faut défendre cette liberté, quoiqu’il en coûte. Ce qui me rappelle cette affirmation de Proudhon concernant la justice : « La justice c’est le respect spontanément éprouvé et réciproquement garanti, de la dignité humaine, en quelque personne et dans quelque circonstances qu’elle se trouve compromise, et à quelque risque que nous expose sa défense. » (1) 

=> De même que l’humanité ne se détaille pas en plus ou moins de dignité humaine suivant les agissements des fripouilles qui l’ont déshonorée, la liberté ne se module pas selon l’usage qu’en ont fait ceux qui nous choquent par leurs propos.

J’irai même plus loin : ce sont ces circonstances extrêmes qui permettent de définir la nature véritable de l’institution que l’on veut défendre. Ainsi la justice doit être évaluée selon le sort qu’on réserve aux plus abominables criminels. Quant à la liberté nous devons en effet la respecter y compris vis-à-vis de ceux qui en usent autrement qu’on ne le souhaiterait.

o-o-o

J’entends les protestations : « À ce compte-là il faut tout tolérer ! Les insultes, les propos haineux, et aussi l’anarchie délétère des réseaux sociaux : vous bénissez tout ça ! »

Pas tout à fait : ce que je réclame c’est qu’on vérifie si un abus a été commis, par exemple dans le cas qui nous concerne, si l’humour justifie l’accusation à l’encontre du 1er ministre israélien d’être un nazi, c’est-à-dire quelqu’un qui propose la « solution finale » à l’égard des palestiniens. Et là, oui : si c'est bien cette accusation qui a été portée, il parait difficile d’imaginer que le rire puisse supprimer le dégoût. 

--> Faudrait-il faire un référendum auprès des auditeurs de France inter pour savoir s’il faut virer Guillaume Meurice ? 

Peut-être. En tout cas ça ne serait pas lui faire trop d’honneur.

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(1) Proudhon – De la justice dans la Révolution et dans l’Église.

jeudi 16 novembre 2023

Un Velasquez nouveau à l’heure de l’apéro – Chronique du 17 novembre

Bonjour-bonjour,

 

Voici la photographie lauréate du prix de la photographie politique de l’Assemblée Nationale-LCP :

 

Vu ici

 Ludovic Marin qui a réalisé cette photo le 12 avril dernier a commenté : « Ce qui m'a attiré, c'est la superposition avec le célèbre tableau de Rembrandt "Le Syndic de la guilde des drapiers" peint en 1662. Ces drapiers hollandais donnent l'impression d'observer Emmanuel Macron en train de visiter le musée ». (1)

On dira que cette image est simplement anecdotique, qu’elle ne fait que révéler un instant sans importance. Pourtant il s’agit de quelque chose de beaucoup plus sérieux : en révélant ainsi l’objet sur lequel se portent les regards des drapiers, cette image donne un nouveau contenu au tableau de Rembrandt, à savoir : quel est le sens à donner à cette attention curieuse de certains de ces respectables drapiers. - Michel Foucauld, dans une célèbre analyse des Menines de Velasquez (dans préface à son ouvrage « Les mots et les choses ») soulignait l’importance du 4ème mur, cet espace en avant du tableau, là où se tient le peintre et le spectateur - la particularité des Menines étant de faire figurer cet espace dans le tableau lui-même par le jeu d’un miroir ; mais en général – et ici même – c’est à l’imagination du spectateur de reconstituer cet espace.

Si vous mettez une reproduction du tableau dans votre salon, vous aurez ainsi mille nouvelles reconstruction à voir à l’heure de l’apéritif.

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(1) Voici un commentaire fort éclairant : « Cette toile, donnée comme une représentation des vérificateurs des comptes de la puissante corporation des drapiers d’Amsterdam, nous montre en fait les avocats du célèbre cabinet van Cleef (dont un descendant s’associera avec son beau-père Salomon Arpels pour créer en France une affaire de joaillerie).

Me van Cleef commanda à Rembrandt un tableau le représentant avec toute son équipe pour être accroché dans le hall d’entrée du cabinet. Rembrandt dut en faire trois reproductions à trois dates différentes. Effectivement à chaque fois qu’un avocat disparaissait, il n’était pas remplacé, les affaires devenant d’année en année plus difficiles. » (Lu ici)

- En prime voici le tableau peint par Rembrandt en 1649 (à comparer à celui devant le quel figure Emmanuel Macron et qui date de 1662)





mercredi 15 novembre 2023

Siffler en travaillant… - Chronique du 16 novembre

Bonjour-bonjour

 

Il fut un temps où le travail était la pire des servitudes, assimilant le travailleur à un esclave. Marx élaborait alors sa théorie de l’aliénation (au travail l’ouvrier est « à côté » de lui-même ; il n’est lui-même « qu'après » le travail). Les spécialistes de l’étymologie rappelaient à qui voulait l’entendre que l’origine du mot était le latin « tripalium », instrument de torture.


- Et puis, voilà que le monde de l’entreprise a remplacé celui de la fabrique et de l’usine ; que les patrons ont été remplacés aux commandes du personnel par les managers ; enfin que la notion de durée de travail a été redoublée par celle de charge de travail.

Toutefois les enquêtes le disent : aujourd’hui encore la prise en compte de cette charge est insuffisante alors même que « réguler la quantité de travail de chaque salarié de l’entreprise contribue à optimiser la productivité tout en réduisant l’inconfort ou le désengagement des employés comme des manageurs, voire à éviter les burn-out » (Cf. ici)

Pour l’observer et pouvoir suivre sa régulation dans les entreprises, l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact) a élaboré un modèle qui en distingue trois composantes : 

* la charge prescrite, qui désigne ce que le prescripteur demande à l’employé de réaliser, le travail à faire

* la charge réelle qui correspond aux conditions, aux outils mis à disposition et à la façon de faire ce travail

* la charge vécue, plus subjective, est la perception par le salarié de ce travail et de sa réalisation. (Article référencé)

 

 Appliquons cette grille aux Nains de Blanche Neige (1) :

1° Quelle est la charge prescrite ? Combien de tonnes de diamants leur faut-il extraire en un laps de temps défini ? On n'en sait absolument rien et c’est là la grave lacune du conte : à moins que les Nains soient leur propre patron et leur mine une auto-entreprise ?

2° Dans quelle condition doivent-ils faire leur travail ? Ils disposent de pioches et de pelles, et de rien d’autre : pas de marteau piqueur, par de dynamite, pas de barre à mine : Stakhanov était mieux équipé ! Mais ne l’oublions pas : leur mine regorge à ce point de pierres précieuses qu’elles tapissent les parois de la caverne, il n’y a plus qu’à les recueillir.

3° Clairement, les Nains sont heureux de travailler, au point qu’ils « sifflent en travaillant », comme un peintre en bâtiment, alors qu’ils font un travail réputé pour sa dureté.

 


Conclusion : demandons à être notre propre employeur ; cherchons un créneau où la demande excède l’offre ; et enfin soyons conscients que le travail est le lieu de notre épanouissement. 

Bref : aujourd’hui les Nains de Blanche-Neige auraient fondé leur start-up spécialisée dans l’IA.

Et pour remplacer Blanche-Neige, ils feraient appel à Petits-fils.

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(1) Ils sont mineurs dans une mine de diamants, et ils rentrent du boulot satisfaits de leur journée. Le vrai labeur, c’est de tenir leur maison, chose que la jeune et belle princesse va faire à leur place.

mardi 14 novembre 2023

Athées de tous les pays, unissez-vous ! – Chronique du 15 novembre

Bonjour-bonjour

 

Vous n’en avez pas assez, vous, de tous ces gens qui réclament le respect (entendez que vous devez censurer vos propos les concernant) au nom de leur origine, de leur genre, de leurs pratiques ou de leurs croyances ? On a même un mot pour dire ça : c’est le wokisme (1).

Les wokistes, ce sont des gens désagréables qui passent leur temps à revendiquer des droits minuscules et ridicules. Seulement ça ne dit pas grand-chose de la réalité des droits revendiqués. 

Pour y parvenir, un procédé expérimental est possible : il s’agit de se mettre dans la peau d’une personne dont on nie les droits jugés inconcevables. 

Par exemple celui de faire respecter votre athéisme si vous l’êtes.

 On me dira sans doute que la laïcité à la française, (à condition laisser de côté la revendication que tous se conforment à la croyance d'un seul) c’est exactement cela : que faudrait-il revendiquer de plus ? 

Rien si et seulement si cette laïcité était respectée par tous. Or, c’est de moins en moins le cas, et il n’y a personne pour venir défendre le droit des athées.

Vous ne me croyez pas ? Regardez comment on est obligé de tortiller des neurones pour justifier le droit au blasphème au nom de la liberté d’expression : que la liberté, concept fort général, puisse donner un droit à offenser les adeptes de religions diverses parait exorbitant.

Pourtant il suffirait de dire les choses simplement en proclamant le droit à ne pas croire, ni à tel Dieu ni à aucun Dieu. 



Vu ici


Le dessin ci-dessus montre combien les exigences wokistes sont exorbitantes, en déplaçant le fanatisme des religieux vers les athées. En concluant que ça paraitrait ridicule, il souligne que les athées sont des gens très pacifiques – en tout cas on ne compte pas de fanatiques dans leurs rangs.

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(1) « les wokes sont surtout sensibles aux inégalités qui frappent les minorités (ethniques, religieuses ou sexuelles). » Lire la suite ici

lundi 13 novembre 2023

Des médocs à base de mandragore et de bave de crapaud – Chronique du 14 novembre

Bonjour-bonjour

 

Les remboursements de la sécu sont comme la peau de chagrin : plus on s’en sert, moins il y en a. C’est ainsi que les franchises perçues sur les boites de médicaments devraient doubler pour le prochain budget (voir ici) – mais il n’y a pas que ça.

On annonce qu’on va encourager la délivrance de médicaments « biosimilaires » qui sont « quasi-identiques (= similaires) à un médicament biologique de référence dont le brevet est tombé dans le domaine public et dont le procédé de fabrication a pu être copié par un autre laboratoire. » (Lire ici)

Bla-bla-bla… On nous enfume : « Biosimilaire » ? Quésaco ? 

- Lisons ici : « les médicaments biologiques ou biomédicaments, sont obtenus par un procédé biotechnologique qui implique une source biologique (protéines, cellules…). » Alors du temps des sorcières la mandragore et la bave de crapaud étaient reconnues comme substances actives : on va y retourner, même si ça vous dégoute un peu : l’équilibre du budget de la sécu est à ce prix.

On veut nous faire admettre que la nature produit pour rien du tout ces molécules que les Big-pharma produisent par synthèse à grand coup de dollars : est-ce qu’on ne nous prendrait pas pour des billes ? Rappelez-vous : à l’époque où l’on avait substitué un générique au Levothyrox de nombreux malades avaient rejeté ce générique pourtant considéré comme absolument identique au médicament original, pour cause que l’excipient n’était pas le même. Et aujourd’hui on voudrait nous faire avaler des médicaments seulement « similaires » à l’original ? 

Il est vrai qu’on ne cesse de réclamer le retour à la lampe à huile. Pourquoi pas en revenir au bouillon de sorcière ?