dimanche 2 juin 2024

Échec du « modèle français » – Chronique du 3 juin

Bonjour-bonjour

 

La dégradation de la note de la dette souveraine française de "AA" à "AA-" souligne que la politique économique française qui privilégie les entreprises ne suffit pas à assurer la relance espérée : « La situation démontre les limites de la stratégie /d’Emmanuel Macron/ depuis 2017, à savoir réduire les impôts pour les entreprises et mettre en place des réformes pro-business dans l’espoir que cela puisse conduire à une hausse suffisante de la croissance pour financer le généreux modèle social français. » (Lire ici)

Résultat ? Demander aux contribuables non pas de payer d’avantage au fisc, mais de supporter d’avantage de privations. C’est l’offre qui va rétrécir et donc le secours attendu par les citoyens de la part de l’État sous forme, entre autres, de services publics et d’aides sociales.

Et voilà le « modèle français » mis à mal par son fonctionnement même. Car c’est l’intervention de l’État pour secourir les secteurs en déficit – dont le cas des agriculteurs n’est que le plus récent – qui a causé l'emballement de la dette.

Ce qui, dans la rhétorique du pouvoir, était une gloire dont il pouvait s’enorgueillir, et même le principe philosophique sur lequel il reposait – à savoir le ruissellement des richesses – s’effondre.

Les aides aux producteurs n’enrichissent pas les consommateurs. En 2017 le premier acte de ce libéralisme fraichement élu, à savoir la suppression de l’ISF, n’a pas du tout produit un retour des fortunes productives en France ; on aurait pu l'anticiper mais pour cela il aurait fallu croiser ce principe avec celui de la maximisation du profit. Les capitaux vont là où ils peuvent grossir et non là où on leur offre une place.

Mais on n’abandonne pas une idéologie si facilement. Car ce libéralisme ressurgit avec l’affirmation que ce sont les chômeurs qui sont responsables du chômage.

Philosophiquement ça revient à dire que c’est l’effet qui est à l’origine de sa cause (1) : comme si Dieu n’était qu’une invention des hommes.

 


Ça, ce n’est pas Dieu créant Adam, c’est Michel-Ange créant l’image de Dieu créant Adam.

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(1) Ça existe et on appelle ça "cause finale"

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