Bonjour-bonjour
L’annonce de la dissolution de la chambre des députés reste aujourd’hui encore un évènement dont l’émotion n’est pas retombée : n’avons-nous pas là un jeu dangereux choisi par un jeune et irréfléchi Président dont le but serait de satisfaire l’orgueil d’un homme qui s’est défini lui-même comme le « maitre des horloges » ?
Pourtant et indépendamment de ces opinions circonstancielles, on peut apprécier les mécanismes de la Constitution qui jouent là, sous nos yeux, avec des situations imaginées il y a maintenant plus de 60 ans :
- Et principalement le fait que cette dissolution soit prévue comme un ressourcement du pouvoir par les élections. Quelque chose comme une régénération du pouvoir par le peuple dépositaire de la souveraineté.
Un exemple d’une telle pratique est fourni par l’Égypte antique sous le noms de « fête-sed » :
- Les historiens spécialistes de l’Égypte ancienne parlent des célébrations rituelles qui accompagnent les 30 ans de règne du Pharaon appelées « fête-sed » :
« L’origine du rituel serait à rechercher dans une antique chasse de qualification destinée à désigner le nouveau chef de clan, après avoir sacrifié l'ancien, devenu trop âgé pour assurer son rôle de chef de chasse.
Le sacrifice, théoriquement pratiqué au bout de trente ans de chefferie, se serait transformé en rite de régénération royal, succédant à une cérémonie d'inhumation d'une statue du pharaon, substitut symbolique du corps du vieux chef sacrifié. »
La fête-Sed était donc une cérémonie régénératrice que le pharaon pouvait organiser pour montrer à son peuple qu'il était capable de gouverner le pays. À certaines époques, et selon le pharaon, ces fêtes étaient l'occasion de démonstration physique du souverain (course à pied, capture de taureau, chasse au lion ou à l'hippopotame, etc.). » (Lire ici)
Bref : on aurait ici la volonté de montrer que le chef est encore assez puissant pour dominer ses adversaires qui briguent sa place, sans quoi il est mis à mort et remplacé par son « challenger » victorieux. Passée inaperçue dans nos démocraties cette régénération du pouvoir est restée présente : personne ne peut conquérir ou conserver le pouvoir sans une démonstration de force.
C’est ainsi que Raphaël Glucksmann reproche à Emmanuel Macron de pratiquer un jeu de roulette russe avec 5 balles dans le barillet.
Ce reproche serait alors non de dissoudre pour redonner la parole au peuple, mais de le faire en prenant des risques insensés. Les westerns nous ont montré que cet affrontement devait s’opérer selon des règles un peu plus équilibrées. Comme le duel final de ce western de série B :
Young Jesse James (1960)
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