Bonjour-bonjour
L’essentiel à retenir ce matin, c’est que nous n’avons plus de députés. La démocratie est appelée à jouer son rôle, celui d’instaurer l’alternative au pouvoir politique en place.
Ce jeu si naturel est pourtant quelque chose qui nous sidère : les députés et les ministres ne sont donc pas dépositaires par naissance du pouvoir : ils l’ont acquis par les urnes et ils le perdront également par les urnes. Cet étonnement de constater ce matin que personne n’est par nature ni chef ni maitre du pouvoir, mais seulement dépositaire, c’est ce que nous voyons contesté violemment là où la démocratie est refusée par les Présidents sortants qui veulent devenir Président-à-vie.
Cette remarque de psychologie politique étant faite, la question est : « Et maintenant ? Quelle est alternative ? » Question qui devait être précédée de : « Y a-t-il une alternative ? »
- La majorité sortante prétend que non : rien ne peut améliorer la gouvernance actuelle, sinon de persévérer. On souffre, mais c’est peut-être le signe que les remèdes mis en place agissent et donc qu’ils devraient nous guérir.
- Les oppositions radicales prétendent quant à elles que tout doit changer, parce que nos souffrances sont le résultat des abus perpétrés par le clan au pouvoir ; si quelqu’un doit en souffrir ce sera désormais ceux qui ont abusé de leur position dominante.
- Les modérés diront, comme d’habitude « In medio stat virtus ». Faisons de tout un peu et on verra les choses se remettre en place.
Le rôle que je peux jouer ici n’est pas de vous aider à choisir entre toutes ces possibilités, mais simplement de vous faire admettre que vous ne pouvez pas être un citoyen sans accepter de jouer le rôle de défenseur du bien public. Le malheur est que de nos jours, chacun veut tirer la couverture à soi : on est citoyens à condition de voir ses intérêts pris en compte et satisfaits : les retraités ne voteront que pour le parti qui augmentera les retraites ; les profs pour ceux qui augmenteront les traitements des fonctionnaires ; les milliardaires voteront pour ceux qui ne rétabliront pas l’ISF, etc.
Attention : je n’ai pas dit que telle ou telle mesure ne serait pas bonne. Ce que je dis, c’est que voter pour telle ou telle mesure ne peut être un choix démocratique qu’à condition d’être reconnu comme mesure bonne pour tous. Que tous aient intérêt à avoir des retraités bien secourus, des profs bien payés ou des milliardaires florissants dont la fortune peut servir d’appât pour d’autres fortunes.
L’alternative est entre le « Bon pour tous » et le « Tous pour moi » : choisis ton camp, camarade.
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