mercredi 19 juin 2024

La philo au bac ? Une loterie ! – Chronique du 20 juin

Bonjour-bonjour

 

Étant moi-même un ancien correcteur de l’épreuve de philo au bac, je constate que les commentaires des candidats à la sortie de l’examen restent les mêmes : ils sont contents ! Les uns d’être restés quand même deux heures sur les quatre allouées, les autre d’avoir réussi à caser une citation d’un auteur connu (Descartes) ; d’autres enfin d’avoir « parlé » d’un évènement qui fait l’actualité du moment. Certains enfin hochent la tête : « De toute façon la philo c’est une loterie. Tu bosses tu te ramasse 4/20 ; tu f*** rien et tu as 14/20 ».

 

Les correcteurs quant à eux sont toujours à la recherche de critères d’évaluation « objectifs » ou du moins identiques pour l’ensemble des examinateurs.

On lira ici leurs constats, mais ce qui importe c’est qu’on ne parvienne pas à progresser dans le domaine de l’évaluation du bac, qui s’opère sur une dissertation ou sur un commentaire de texte.

- Il fut pourtant un temps où une telle incertitude n’existait pas : l’épreuve de philosophie reposait sur des questions assez techniques pour donner lieu à des exposés précis transmis par les professeurs dans leurs cours et dont la maitrise pouvait être appréciée grâce à des sujets-questions de cours au baccalauréat.

- Et puis on eut l’époque où l’enseignement de la philosophie fut considéré comme la transmission non d’un savoir mais d’un savoir-faire. La dissertation fut alors une exigence de réflexion personnelle soutenue par la maitrise des connaissances et la capacité à construire des problématiques grâce à l’examen des concepts. Comme on s’en doute, telle est aujourd’hui encore la définition des attendus de l’épreuve de philo - avec le résultat qu'on sait.


- Que faire ? Renoncer à ces beaux projets ? Revenir à un examen sur l’histoire de la philosophie (éventuellement par QCM ?). 

Oui, pourquoi pas, peut-être en resterait-il quand même quelque chose quelques années plus tard ? Mais si on répugne à une telle réduction, alors je ne vois qu’une solution : faire de la philo une matière en contrôle continu, c’est-à-dire un élève + un prof = une évaluation

Certes, chaque élève pourrait sortir de terminale avec une idée différente de la philo, acquise au contact d’un professeur qui aurait des engagements théoriques différents de ses collègues.

Et alors ? S’il a déjà une idée de ce qu’est un raisonnement philosophique, même si c’est avec des orientations théoriques différentes, ce ne serait déjà pas si mal. En tout cas, si ça permet de distinguer entre ceux qui ont fait l’effort d’entrer dans cette démarche et ceux qui ne l’ont pas fait – j’applaudis des deux mains.

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