C’est une affaire dont La Fontaine aurait sans doute tiré une fable.
Voici les faits : installée en 2021 sur la commune de Nivolas-Vermelle, en Isère, la voisine d'Alexia et de Franck Charreton avait réclamé à la justice le départ de leur coq Rico. Elle estimait, en effet, qu’il chantait « trop fort ». Ce vendredi 4 juillet, le tribunal de Bourgoin-Jallieu s'est estimé incompétent sur la question de savoir si l’animal avait le droit de chanter dans sa basse-cour, mais a condamné… la voisine procédurière pour le préjudice moral causé à ses propriétaires. (Lu ici)
Est-ce tout ? Pour rappel, en 2019, le coq Maurice avait lui aussi fait l’objet d’un conflit de voisinage. Il avait finalement été autorisé à continuer de chanter. L’essentiel n’est donc peut-être pas là, mais dans le fait que Monsieur Rico a depuis été tué « suite à une énième attaque de renard ».
- D’où la question : si le coq avait le droit de chanter, le renard avait-il celui de tuer le coq ?
C’est une question fort classique mettant en jeu l’affrontement du droit naturel et du droit civil. Ainsi : le droit du renard à tuer et puis manger le coq Rico dérive de sa nature qui est de vivre aux dépends des volailles qui le nourrissent. De la même façon le coq Rico avait le droit d’exprimer sa nature de coq en chantant le matin au lever du soleil, et nulle loi inventée par les hommes n’avait à s’occuper de l’affaire.
Et pourtant, ce droit avait été reconnu au gallinacé par les nations vivant sous la juridiction du droit civil, par une loi du 29 janvier 2021 protégeant ce coq reconnu comme un « patrimoine sensoriel » des campagnes. Le renard aurait-il pu bénéficier du même droit, au cas où on s’en serait soucié ? Peut-être, ou … peut-être pas.
- En tout cas la justice a condamné la plaignante aux dépends, vu qu’on n’a pas à mobiliser les tribunaux pour de pareilles broutilles.
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