Bonjour-bonjour
« Quand les robots feront la guerre, il n’y aura plus de misère / Les soldats seront troubadours / Mais nous nous serons morts mon frère… parce que les robots nous auront tués. » On aura reconnu une parodie de la célèbre chanson pacifiste chantée par Félix Leclerc, Gilles Vigneault et Robert Charlebois (voir et écouter ici), qui rêvent du moment où les soldats ne feront plus la guerre.
- Or ce moment est sur le point d’arriver, mais cela ne signifiera pas nécessairement la fin de la guerre. A ce moment les robots prendront la place des militaires, tout comme à l’heure actuelle les drones épargnent déjà la vie des aviateurs.
Seulement voilà : les robots seront peut-être aussi cruels que les hommes ; peut-être assassineront-ils autant – - sinon plus – de civils que les hommes en chair et en os. Qui donc déterminera leur mission, en la délimitant de façon efficace et sans risque pour des civils innocents ? Mais surtout : cela sera-t-il possible ?
- Cette question vient d’être évoquée par des experts chinois (mais oui !) de « l’armée populaire de libération » dans ces termes : « Des experts militaires chinois ont tiré la sonnette d’alarme, appelant à des recherches urgentes sur les dimensions éthiques et juridiques de l’utilisation de robots humanoïdes en guerre, soulignant les risques de « meurtres aveugles » et de « morts accidentelles ». » (lire ici)
Ce problème est intéressant à considérer dans la mesure où il concerne déjà les missions des troupes « humaines » lancées sur le sol ennemi. Comment leur mission est-elle délimitée par l’encadrement ? Les soldats doivent-il épargner les vies civiles quand bien même les détruire serait une condition de la réussite de la mission ? Ou bien faut-il accepter un taux de destructions des civils à titre de dommage collatéral ? La question devrait être agitée aussi bien pour des humains que pour des robots.
Mais le plus angoissant est ailleurs : il est dans la réaction « humaine » qui viendrait empêcher le déroulement de la mission, parce qu’il s’agit du respect d’une valeur trop fondamentale pour être mise en cause. Une mère porte son petit enfant ; elle est affaissée en travers du chemin où doit passer la patrouille. Derrière elle peut-être des terroristes, mais elle fait obstacle, tendant son nourrisson vers les soldats. Que font-ils ? Peut-être le chef de la patrouille lèvera la main. On ne tire pas ! Mais que fera le robot soldat ?
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