Bonjour-bonjour
Il faut parfois regarder au loin pour savoir ce qui se passe près de chez nous. Ainsi de cette information concernant la lecture des ados en Nouvelle Calédonie, qui a toute les chances de documenter également ce qui se passe ici.
--> Il s’agit de cette branche de la littérature qu’on appelle la « dark romance ».
De quoi s’agit-il ?
« Dans ces romans très sombres et très "hot", le schéma est souvent le même. Les deux personnages se détestent, l'homme maltraite la jeune fille, qui tombe quand même amoureuse de lui. » (Lu ici) Faut-il le dire : les notions de consentement et de respect de l’autre sont absentes, mais malgré cela, les jeunes filles lisent avec intérêt ce genre de littérature.
D’ailleurs on lit ceci dans l’article cité : « Élève au lycée Lapérouse, Sarah* est adepte de "dark romance". Ce qui lui plaît avant tout dans ce style littéraire, ce sont "les histoires". "Elles sont intéressantes et elles sont longues." Que pense-t-elle des scènes de violence, de maltraitance ? "En vrai, ça va, nuance la jeune fille, qui estime savoir distinguer la réalité de la fiction. Mais il y a beaucoup de choses que je n'aime pas non plus." »
On connait la chanson, on l’a entonnée dès notre jeune temps au contact de la pornographie : on sait « faire le tri » comme si on fermait les yeux là où ça dégénérait.
Là-dessus, relisons ce passage de Platon (République, IV, 439 e-440 d) « Léontios, fils d’Aglaïôn, remontait du Pirée, le long du mur du Nord, à l’extérieur ; il s’aperçut que des cadavres gisaient près de chez l’exécuteur public : à la fois il désirait regarder, et, à la fois, au contraire, il était indigné, et se détournait. Pendant un certain temps il aurait lutté et se serait couvert le visage ; mais décidément dominé par le désir, il aurait ouvert grand les yeux et, courant vers les cadavres : « Voici pour vous, dit-il, génies du mal, rassasiez-vous de ce beau spectacle ! ».
Voilà l’histoire : il y a un plaisir du mal, qu’on nomme plaisir de la transgression, mais qui existerait sans doute également là où aucun interdit n’existe. C’est un plaisir « pur » (si l’on peut dire) qui n’a besoin d’aucune justification, sauf celle de la jouissance.
--> Après, il y a à expliquer aux jeunes qu’entre le fantasme et la réalité, il y a une petite différence. Mais là, on rencontre une difficulté d’ordre tout à fait générale.
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