Bonjour-bonjour
Entendu hier : « Pour être libre il faut être craint ; pour être craint il faut être puissant »
Et c’est signé Emmanuel Macron.
En face d’une formule aussi péremptoire il ne reste soit qu’à la rejeter en bloc, soit à la faire fonctionner pour savoir à quoi ça nous mène. Je choisirai cette seconde option en mettant les définitions à la place des mots.
- Ici, la Liberté implique la crainte des autres puisqu'elle résulte d’un rapport de forces. Et donc elle nécessite qu’on impose sa volonté aux autres qui n’en veulent pas.
- Elle exclue toutefois la lutte permanente qui consume les forces au lieu de leur permettre de s’exprimer. Il faut donc que cette domination implique la crainte - donc le consentement et la soumission.
- Telle est la puissance qui est reconnue sans avoir à s’épuiser dans une lutte permanente.
- Est libre celui qui est reconnu comme étant le plus fort – et donc celui qui possède la force de dissuasion la plus évidente.
--> Donc cette formule nous mène à la course aux armements, les ressources absorbées par les armées étant un investissement … dans la liberté.
o-o-o
Une fois qu’on a fait ça, il ne reste plus qu’à montrer quelles idées sont mises à l’écart par une telle formule et en particulier :
- Celle de la liberté publique résultant de la coopération dans l’espace public. On consultera Hanna Arendt là-dessus.
- Celle de la liberté impliquant la fraternité entre les hommes – revendiquée en particulier par notre devise républicaine.
- Et puis aussi celle de la paix résultant d’un contrat implicite entre des nations qui profitent de la tranquillité pour prospérer sans avoir à prendre aux autres ce qu’elles peuvent produire elles-mêmes.
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