jeudi 31 juillet 2025

La dictature sur le corps – Chronique du 1er aout

Bonjour-bonjour

 

Le saviez-vous ? Si vous étiez une japonaise – vivant au Japon – on vous dirait que peser 35 ou 40 kilos, c’est un poids idéal. Moyennant quoi vous feriez un seul repas par jour complétant votre régime par des coupes faim. Certaines japonaises le constatent toutefois « Je fais régime depuis un an ou deux. Souvent, je me sens vraiment faible, j'ai des étourdissements et des difficultés de concentration » - mais c’est pour ajouter aussitôt : « mais je m'en fiche : je veux à tout prix être très mince, donc très belle » (Lu ici)

Bien sûr le corps médical tire la sonnette d’alarme : il y a au Japon cinq fois plus de femmes en sous-poids qu'en Allemagne ou aux États-Unis. Mais c’est pour entendre ces jeunes filles exagérément maigres dire qu’elles se trouvent trop grosses.

 

- Ce qui se passe au Japon se passe sans doute aussi ailleurs – et même cela ne date-t-il pas d’aujourd’hui, si l’on en croit les portraits de femmes datant de plusieurs siècles : on retrouve partout la même allure, la même bouche, les mêmes yeux, etc.

Notre corps, nous ne le voyons pas – seul nous parait son image à travers le regard de nos semblables. Mais c’est ce regard qui compte, et si nous faisons tant d’effort pour transformer notre corps, c’est avant tout pour transformer ce regard qui nous englobe.

Sartre a largement commenté ce pouvoir des autres sur nous-mêmes ; il n’a pas tellement commenté les réactions qui s’en suivaient. Mais bien sûr la parade pour contrer le pouvoir du regard d’autrui, c’est de paraitre selon un modèle jugé avantageux.

 


Dominique de Villepin à La Baule en 2005

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