(Suite du post du 9/10/21)
Bonjour-bonjour
Jean-Luc Mélenchon a choqué en disant du français que ce n’était pas une langue mais du « créole » (lu ici). Il est vrai qu’il parlait alors de la francophonie, mais sans même en savoir plus, il a semblé que porter atteinte à la langue française et à son prestige était insupportable.
Et pourtant… Quand on songe à la facilité avec laquelle le sens du mot « chafouin (= personne sournoise, rusée.) » a été transformé en « sentiment chagrin », on est méfiant. Quand on admet sans broncher cette phrase de Nagi, l’animateur de la nouvelle version d’Interville: « J’ai d’ailleurs des gens qui m’ont écrit pour me dire qu’ils étaient chafouins au début, mais avaient finalement aimé l’émission » on est mal placé pour être effarouché par la déchéance de la langue française en sabir créole.
Vous n’êtes pas convaincu ? Pourtant, la facilité avec laquelle cette erreur sur le mot chafouin s’est imprimée comme usage correct, n’a d’égal que la bienveillance avec la quelle « entendable » pour « audible », a été admis. D’ailleurs, c’est peut-être pour cela que les résultats de l’évaluation nationale d’entrée en 6ème ne devraient pas nous surprendre. En effet, alors qu’ils semblent inquiétants, on se demande si le niveau des parents ne gouverne pas celui des enfants.
Exemple (voir ici) :
* les élèves devaient déterminer la signification du mot "peine" dans quatre phrases : 1) "Il éprouve de la peine à parler", 2) "Ce que tu lui as dit lui a fait beaucoup de peine", 3) "Ils ont eu à peine le temps de finir", 4) "Elle peine à faire ses exercices".
* Trois sens devaient être reconnus : 1) le chagrin, 2) la difficulté, 3) la justesse.
--> En 2024, seuls 31,7% des élèves de sixième ont su identifier l'ensemble des significations. Un score en baisse par rapport à 2023, où ils étaient 32,6%. (lire ici)
Moi je demande : combien de parents ont-ils su lire correctement ces consignes jusqu’au bout ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire