jeudi 10 juillet 2025

La vie n’a pas de prix, mais elle a un coût – Chronique du 11 juillet

Bonjour-bonjour

 

Lu ceci dans la presse du jour: « La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) monte au créneau. Face au déficit grandissant de la Sécurité sociale, l’organisation patronale avance une série de propositions chocs… »

On peut s’étonner que ce soient les patrons qui prétendent juger du droit de leurs salariés à être défrayés du coût des soins qu’ils reçoivent – mais on sait que les arrêts de travail en font certainement partie.

Reste qu’en écartant cette prétention, on peut remercier la CPME de prendre une position strictement comptable : selon elle, il est urgent de « sortir de l’illusion du tout gratuit » en matière de soins. 

--> En restant à ce niveau, je suis personnellement plutôt raccord avec ce jugement : en effet je m’étonne toujours que les soins soient considérés comme ne coûtant absolument rien, comme si on ne savait pas que quelqu’un vient derrière nous pour payer l’addition. 

Exemple : je viens de recevoir en pharmacie une paire de chaussette (= bas de contention) : je ne la paye pas et, confusément j’estime qu’elle ne coute rien. Pas un sou : raison pour laquelle elle m’est délivrée tout à fait « gratuitement ». 

Pourtant, sachons-le : si nous devions payer les soins que nous recevons, il y a belle lurette que nous aurions hypothéqué la maison. La mesure de notre ignorance de ce fait est la stupéfaction qui est la nôtre lorsque nous apprenons qu’aux États-Unis il faut souscrire un emprunt pour financer l’opération chirurgicale dont dépend notre vie.

C’est pourtant indispensable d’en avoir conscience lorsqu’il faut fixer le budget de la sécu. Car en lui fixant des limites, on doit avoir conscience de fixer la limite au-delà de laquelle les soins sont réservés aux riches. Et si c’était aussi le droit des riches à vivre ? Si au-delà de cette ligne, les pauvres n’ont plus qu’à crever ?

Bref : le décision qui fixe les limites du droit au remboursement est une décision politique.

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