« Par le passé,
l’idée de se dire qu’il pourrait y avoir du regroupement familial, des cas
nécessitant une intervention médicale particulière de la part de la France, appelait
à un regard beaucoup plus ouvert de la part des Français. Aujourd’hui, c’est
bien moins le cas… On peut voir d’ailleurs que les drames des migrants (...)
avec les conséquences physiques qui peuvent en résulter, voire la mort pour un
certain nombre d’entre eux, ne suscitent pas aujourd’hui d’émotion manifeste
dans la société française et même pour une partie de l’électorat qui se situe à
gauche sur l’échiquier politique. »
(Jean-Daniel Lévy,
directeur du département politique et opinion chez Harris Interactive)
De l’émotion encore de l’émotion –
toujours de l’émotion !
La réalité est brutale, elle n’a pas d’états d’âme. De même
que les adeptes de la manifestation de masse s’épuisent à appeler à des
rassemblements de rue gigantesques sans être écoutés, de même ceux qui
soutiennent les actions humanitaires sont en échec.
Pourquoi donc ?
Personnellement je n’y vois pas un échec imputable aux
valeurs, mais la preuve que désormais toute action politique doit être soutenue
par de l’émotion sans quoi elle s’étiole et disparaît.
Le pouvoir l’a bien compris lorsqu’il s’efforce d’éviter l’affrontement
directe entre force de l’ordre et manifestants : on n'a pas oublié le cas du malheureux Rémi
Fraisse dont la mort lors de la manifestation contre le barrage de Sirvens a soulevé une vague émotionnelle qui a été jugée responsable de l’abandon du projet. D’ailleurs les organisateurs des manifestations jouent cyniquement de
cette carte : qu’on voit l’usage de la blessure d’un manifestant zadiste
dont la main a été arrachée par une grenade.
Oui, mais les migrants, eux dont la vie est menacée, eux qui
ont tellement souffert en Libye qu’ils préfèrent se jeter à la mer au risque de
s’y noyer lorsque les garde côtes libyens s’approchent de leur zodiac, ne
sont-ils pas émouvants ? Peut-être… Encore faut-il la présence d’une
caméra et de quelqu’un qui sache bien s’en servir pour capter l’agonie d’un
pauvre homme ou les vagissements d’un nourrisson qui vient d’y naitre.
Est-il si loin le temps où l’image de ce petit enfant syrien
mort noyé sur une plage bouleversait les consciences ?
Alan Kurdi, l’enfant mort noyé sur une plage de Turquie (Lire ici)
Hélas ! L’émotion est peut-être forte, mais sa durée
elle est bien courte.
mon très cher jean pierre , votre billet me fait du bien et me touche profondément, chaque jour la tension monte, mon quartier est envahie de migrants, que faire , la retraite se reduit et je n'ai plus un centimes avant le 1er depuis quelque jours alors je les vois je ne peux rien faire;
RépondreSupprimerje fais du slalom avec les cannes pour rejoindre mon kiné, je perds mon ticket , l'amande.
et imaginez des solutions graves pour manger à la fin du mois.
je vois les cisage des femmes vielles effrayés au abris bus
.
et surtout rester forts sur pattes même le ventre creux.
et reduire à néant toute relation qui puise notre sang et nons souffle sur la flamme si importante entre tous
merci d'être un si bel analyseur.
je vous embrasse fort.
A bientôt
Françoise