jeudi 31 mai 2018

LE JOURNALISTE RUSSE ARKADI BABTCHENKO EST RÉAPPARU BIEN VIVANT

La police ukrainienne avait annoncé, mardi, que le journaliste, critique virulent du président russe, avait été tué par balle à Kiev. Il est apparu, mercredi, devant la presse.
L’Ukraine annonce avoir mis en scène l’assassinat du journaliste russe Arkadi Babtchenko, bien vivant : le procureur général ukrainien et les chefs des services de sécurité (SBU) ont fait savoir que cette annonce était l’un des éléments d’une opération spéciale destinée à tromper l’exécutant et le commanditaire du meurtre, qui, lui, avait été bel et bien planifié.
« Nous devions faire croire aux représentants des services spéciaux russes que l’assassin avait rempli sa mission », a aussi expliqué le député Anton Guerachtchenko, conseiller auprès du ministère de l’intérieur. « Sherlock Holmes a utilisé avec succès la méthode de la mise en scène de sa propre mort pour élucider efficacement des crimes compliqués », a-t-il ajouté. (lire ici).
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Là on croit rêver : qu’est-ce que c’est que cette mise en scène cautionnée voire même organisée par le pouvoir judicaire lui-même ? La vérité qui apparaît à présent n’est pas très belle à voir, et la cause des journalistes menacés par le pouvoir russe n’en sort pas raffermie.
Jusqu’à présent j’imaginais que ces manipulations se déroulaient en secret, et que si jamais la vérité transparaissait elle était démentie aussitôt.  On aurait fait courir le bruit de la disparition inquiétante du journaliste et en secret on aurait diffusé l’information qu’il avait été assassiné par des espions russes. La manœuvre n’est pas nouvelle, puisque Sherlock Holmes l’avait employée – mais de manière fictionnelle, alors que dans la réalité le roi Hassan 2 dont l’avion venait d’être mitraillé a fait dire par le pilote que le roi avait été atteint et qu’il était mort (1).
La vérité est elle-même un élément de l’action politique : elle ne doit donc être utilisée qu’à bon escient. Nul doute que la sécurité des journalistes dans les pays de l’est ne pâtisse un jour de cette transparence.
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(1) Selon une autre version relatée par Gilles Perrault dans son livre Notre ami le roi, Dlimi contacta le général Oufkir en lui annonçant que le roi, grièvement blessé, était à sa merci dans une maison proche de l'ambassade du Liban à Rabat, Oufkir s'y rendit aussitôt et fut abattu par Dlimi et Moulay Hafid Alaoui, le cadavre fut ensuite transporté à Skhirat (Lire ici)

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