La police
ukrainienne avait annoncé, mardi, que le journaliste, critique virulent du
président russe, avait été tué par balle à Kiev. Il est apparu, mercredi,
devant la presse.
L’Ukraine
annonce avoir mis en scène l’assassinat du journaliste russe Arkadi Babtchenko,
bien vivant : le procureur général ukrainien et les chefs des services de
sécurité (SBU) ont fait savoir que cette annonce était l’un des éléments d’une
opération spéciale destinée à tromper l’exécutant et le commanditaire du
meurtre, qui, lui, avait été bel et bien planifié.
« Nous
devions faire croire aux représentants des services spéciaux russes que
l’assassin avait rempli sa mission », a aussi expliqué le député Anton
Guerachtchenko, conseiller auprès du ministère de l’intérieur. « Sherlock
Holmes a utilisé avec succès la méthode de la mise en scène de sa propre mort
pour élucider efficacement des crimes compliqués », a-t-il ajouté. (lire ici).
o-o-o
Là on croit rêver :
qu’est-ce que c’est que cette mise en scène cautionnée voire même organisée par
le pouvoir judicaire lui-même ? La vérité qui apparaît à présent n’est pas
très belle à voir, et la cause des journalistes menacés par le pouvoir russe
n’en sort pas raffermie.
Jusqu’à
présent j’imaginais que ces manipulations se déroulaient en secret, et que si
jamais la vérité transparaissait elle était démentie aussitôt. On aurait fait courir le bruit de la
disparition inquiétante du journaliste et en secret on aurait diffusé
l’information qu’il avait été assassiné par des espions russes. La manœuvre
n’est pas nouvelle, puisque Sherlock Holmes l’avait employée – mais de manière
fictionnelle, alors que dans la réalité le roi Hassan 2 dont l’avion venait
d’être mitraillé a fait dire par le pilote que le roi avait été atteint et
qu’il était mort (1).
La vérité est
elle-même un élément de l’action politique : elle ne doit donc être
utilisée qu’à bon escient. Nul doute que la sécurité des journalistes dans les
pays de l’est ne pâtisse un jour de cette transparence.
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(1) Selon une
autre version relatée par Gilles Perrault dans son livre Notre ami le roi, Dlimi contacta le général Oufkir en lui annonçant
que le roi, grièvement blessé, était à sa merci dans une maison proche de
l'ambassade du Liban à Rabat, Oufkir s'y rendit aussitôt et fut abattu par
Dlimi et Moulay Hafid Alaoui, le cadavre fut ensuite transporté à Skhirat (Lire ici)
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