dimanche 27 mai 2018

« CATHARSIS » ET « FIERTÉ » : LIESSE EN IRLANDE APRÈS LE LARGE « OUI » AU DROIT À L’AVORTEMENT

« « Séisme », « catharsis », « fierté » et « émotion » comptent parmi les mots les plus employés dans les commentaires. « Nous sommes entrés dans l’histoire », proclamait la foule massée dans la cour du château de Dublin. » (Lu ici)

« Catharsis » ? Comment cela, catharsis ?  En quoi la pratique de l’avortement serait-elle purificatrice ? – Bon. Quand on a un doute, on prend son dictionnaire et on lit :
Catharsis.
            1 – Action purificatrice.
            2 – Moyen par lequel le psychiatre amène le malade à se libérer de ses traumatismes affectifs refoulés. (CNRTL)
Voilà : il s’agit bien d’évacuer un traumatisme, et en l'occurence celui de la honte d’avoir laissé périr une femme en couche faute d’avoir eu le droit de lui apporter les soins appropriés (1).
En tout cas il y a des gens pour les quels ce ne sera pas une catharsis, ce sont les « pro life ». Eux évoquent « un jour désastreux » - ainsi John McGuirk auteur de la campagne anti-IVG « Save the 8th », qui a déclaré : « Chaque fois qu’un enfant à naître verra sa vie terminée en Irlande, nous nous y opposerons et ferons entendre notre voix ».
Occasion de le rappeler : la question qui oppose les partisans et les opposants à l’avortement, c’est celle de l’âge au quel la vie de l’enfant anime le fœtus. Que cette vie existe avant la naissance, tout le monde en est d’accord, sans quoi on ne comprendrait pas pourquoi le droit de mettre fin à une grossesse serait limité à quelques mois. Mais combien de semaines, combien de jours ? Les anti-avortements sont les plus radicaux : dès que la fécondation a eu lieu, dès que la cellule mère a commencé à se diviser, déjà là, il y a un enfant qu’il faut accueillir et protéger. « Le Magistère de l’Eglise a toujours enseigné que, par défaut, l’embryon devait être respecté comme être humain dès sa conception » (2)
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(1) Il s’agit de Savita Halappanavar, une femme de 31 ans morte en couches en 2012, à l’hôpital de Galway d’une septicémie fulgurante après s’être vu refuser une IVG (à lire dans l’article référencé)

(2) Et pourtant… On lira ici les hésitations des théologiens catholiques sur la question.

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