vendredi 25 mai 2018

ON T’AS EU, HARVEY, ON T’A EU



 La « perp walk » d’Harvey Weinstein (1)

« Je n’aurais jamais pensé le voir un jour menotté », a réagi sur la chaîne ABC l’actrice Rose McGowan, qui accuse Weinstein de l’avoir violée en 1998. « On t’as eu, Harvey, on t’a eu », a-t-elle ajouté sur Twitter  (Lu ici)

Nous autres français, nous n’en croyons pas nos yeux : voilà que l'image de DSK sortant du commissariat new-yorkais resurgit devant nous : même démarche encadrée de policiers, les mains également menottées, même allure traquée, même avocat qui squatte le premier plan pour déclarer que son client est innocent.
On se demande alors : « Ils en ont encore combien comme ça, les américains ? » –  On oublie bien sûr que DSK est un des nôtres, on parle de vieux salauds de pervers, et on pense que l’actuel président (2) ne déparerait pas la collection. 
Je note pourtant que l’avocat de Weinstein a déclaré pour justifier la défense de son client que ce n’est pas lui qui a inventé « la promotion canapé ». Donc il avoue avoir contraint des femmes à subir ses assauts en échange d’un rôle dans un film, et que ça n’a rien de répréhensible, parce qu'aucune loi ne l'empêche.  Nous on en a une, c’est la loi qui définit comme criminel « l’abus de faiblesse » parce qu'elle trace la frontière entre la femme contrainte et la femme qui  consent – même si ce consentement ne suffit pas à justifier l’acte. (3)
Concrètement, qu’est-ce qui caractérise ces vieux cochons ? Leur âge ? Sûrement pas : les jeunes qui obligent des femmes à se soumettre à leur libido pour obtenir ce qu’elles demandent sont forcément légion. Leur air arrogant ? Oui, bien sûr ; mais enfin tous les arrogants ne sont pas nécessairement des harceleurs-violeurs. La façon dont ils regardent les femmes ? Ça, c’est sans doute vrai : on dit que si un homme « normal » regarde une femme de la tête aux pieds, le harceleur-violeur la regarde en partant des pieds. Vrai ou faux ? Je ne sais. C’est simplement possible.
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(1) Le perp walk : "Perp" est une abréviation de perpetrator, c’est à dire d’auteur d’un crime, walk ("marche", en anglais) est le fait de montrer en public la personne arrêtée, dans une position humiliante. (Lu ici)
(2) Président américain – qu’alliez-vous supposer ?
(3) Voir l’ouvrage de Geneviève Fraisse – Du consentement (édité au Seuil)

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