samedi 21 août 2021

Aimez-vous la poule et le potager ? – Chronique du 22 aout

Bonjour-bonjour

 

Les cotes de bettes, les épinards et les poireaux : tout ça, ça vous fait saliver ? Alors n’hésitez pas : convertissez-vous à la société potagère et préparez-vous à voter en 2022 pour Jean-Marc Governatori, candidat vert à la Présidentielle. Celui-ci l’a en effet affirmé hier, aux Journées d'été des écologistes : « Moi président, oui c'est possible, la France sera un immense potager. », ajoutant que « Les projets sociaux échouent partout dans le monde parce qu’ils ignorent le verre (sic) de terre, ils ignorent la poule et le potager. » (Lire ici)

Vous êtes peut-être déjà engagé dans un effort de compostage de vos déchets verts : chez vous fanes de salades, de poireaux ou de radis filent droit dans une poubelle spéciale ? Et puis, à vous les circuits courts, les paniers du jardinier, les recettes de jus de légumes ? Si c’est votre cas, alors non seulement vous êtes probablement un écologiste radical, un décroissant, voire même un adepte de la société amish – mais vous avez de surcroît un rapport à la vie très particulier. 

 

- Oui, mesdames et messieurs, chères et chers ami(e)s, celles et ceux qui aiment « la poule et le potager » incarnent un nouvel idéal.

En 1968 les babas cool voulaient mettre du foin dans leurs bottes en caoutchouc et traire des chèvres pour en faire du fromage. La France dont ils rêvaient était une France à deux faces : d’un côté, la France industrielle, dont les villes étaient dévolues aux fumées industrielles et aux grands immeubles destinés à stocker les travailleurs ; de l’autre un pays rural avec potagers, ruches et basses-cours. 

C’est cela la France fermière – mais ce n’est pas que cela : aujourd’hui, cette coupure ville/campagne n’est plus de mise : non seulement on a, comme le voulait Alphonse Allais, « construit les villes à la campagne » mais à présent c’est dans le cœur des villes que les potagers s’installent, sur les toits des immeubles qu’on met les ruches ; les déchets verts, ce n’est plus dans une poubelle spéciale que vous les placez, mais en bas de votre immeuble, dans un composteur géré communautairement et qui distribue du compost pour fertiliser les tomates cerises qui poussent sur votre balcon.

--> Bref, vous l’aurez compris : insensiblement nous avons quitté un pays à deux vitesses voulu par les écolos mal rasés de 68, et nous voilà dans un pays en marche vers l’écologie participative, l’économie décarbonnée et l’autosuffisance maraîchère. Il faut dire que le télétravail n’y a pas été pour rien avec tous ces gens qui sont allés travailler dans leur résidence campagnarde ou simplement banlieusarde. Là, beaucoup ont réinvesti le temps gagné sur les transports à cultiver leur jardinet, découvrant le plaisir de concocter leur purin d’orties et l’observation des lunaisons. 

« Il faut cultiver notre jardin » disait Candide, et Paul Fort ajoutait : « Le bonheur est dans le pré ». Ces conseils de sagesse seraient-ils donc de nouveau d’actualité ?

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