dimanche 8 août 2021

Panem et circenses - Chronique du 9 aout

Bonjour-bonjour

 

Le Jeux olympiques de Tokyo viennent de se refermer, ceux de Paris sont dans 3 ans, et c’est l’heure du bilan. Comme toujours ce bilan prend la forme d’un décompte : tant de médailles, en or en argent ou en bronze. Et aussi bilan par comparaison avec les précédentes olympiades. Et là, le cocorico traditionnel nous reste en travers de la gorge :

 


 

4 de moins qu’à Rio. On ne dit pas merci aux nageurs !

Mais enfin, les J.O. – nos JO ! – réinventés par le baron de Coubertin pour célébrer le dépassement de soi-même grâce à la compétition sportive (« Plus vite – Plus haut – Plus fort ! » (1)) ne seraient donc devenus que l’occasion de se glorifier soi-même à travers les performances de nos athlètes ? Pourtant si les grecs de l’antiquité suspendaient les guerres durant les Jeux, c’était que l’affrontement sportif était pour eux plus important encore que les combats guerriers. Et voilà que, du fond de leurs canapés, les français oubliant leurs déconvenues dans les disciplines de l’athlétisme, pleurent de joie sur la médaille de tir rapide au pistolet. On aurait eu la victoire dans l’épreuve de duel au cran d’arrêt que c’était la même chose – car ce qui compte c’est bien de gagner et peu importe dans quelle discipline.

Oui, c’est cela : les progrès de l’humanité nous on s’en fiche : ce qui compte c’est le triomphe de la Nation. Mieux - ou pire : ce qui compte c'est la victoire sur les étrangers !

 

Mais il y a encore autre chose : le message que cherchent à faire passer les responsables des différents sports (comme la ministre elle-même), insiste inlassablement sur la valeur formatrice – voire moralisatrice – de celui-ci : « Nos athlètes nous montrent la voie : c’est dans l’effort personnel et dans le dévouement aux autres que l’athlète peut se transcender en nous montrant le chemin à suivre. Arrêtons de réclamer au Pouvoir son assistance pour nous concentrer sur ce que nous pouvons faire par nous-mêmes pour progresser. »

En entendant ça, on rigole… On aura beau faire, les discours passent, les faits restent : comme du temps des romains ce qu’on veut, c’est du pain et des jeux (2).

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(1) Citius, Altius, Fortius, devise des Jeux Olympiques

(2) Panem et circenses

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