dimanche 30 octobre 2022

Deux Mondrian pour le prix d’un. – Chronique du 31 octobre

Bonjour-bonjour

 

On ne le découvre qu’aujourd’hui : depuis 77 ans au musée Kunstsammlung de Düsseldorf un tableau de Mondrian, intitulé « New-York city 1 » (1941), est accroché… à l’envers. (Voyez ici)

Voyez plutôt :  

Le voici tel qu’on peut le voir actuellement

 

 

 

- Et ici : tel que conçu par, le peintre

 


Alors, bien sûr, il faut noter que Mondrian n’a pas eu connaissance de l’erreur,  puisque le tableau ne fut accroché ainsi qu'après sa mort.

Mais surtout ce qui nous interroge, c'est cette question : quelle différence pourrait-on observer après retournement ?

De toute façon le conservateur du musée n’est pas trop pressé de retourner le tableau : il est vrai que, fait de rubans adhésifs, il est devenu avec le temps trop fragile pour être manipulé sans restauration préalable.

- Oui, quelle différence cela fait pour le spectateur ? Les œuvres de Mondrian ne sollicitent pas tellement les émotions, sauf à admettre que la perception de l’espace du tableau se trouve modifiée du fait de l’erreur d’accrochage.

Essayons quand même : je note qu’il y a une seule bande – bleue en l’occurrence – qui jouxte le rebord de la toile. Dans la version exposée elle est en haut du tableau : on peut la prendre pour une représentation du ciel ; par contre dans la version originale on aurait plutôt une évocation du sol, d’une terre qui serait bleue.

Qui dira… De toute façon, une œuvre d’art est unique, de sorte que la moindre modification dans sa réalité matérielle en fait une autre œuvre.

Le conservateur de Düsseldorf doit se frotter les mains : il a deux Mondrian pour le prix d’un.

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NB - On nous explique également que la toile n'est pas signée parce que Mondrian la considérait inachevée. Alors il y a encore une incertitude : peut-être que Mondrian lui-même aurait décidé de la retourner.

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