samedi 22 octobre 2022

Pascal Ory : un historien sous la coupole – Chronique du 23 octobre

Bonjour-bonjour

 

A quoi sert l’Académie française ? A distribuer des brevets d’immortalité ? A refléter la diversité des cultures – ou au contraire à sauver l’identité française ? A pérenniser une renommée médiatique ?

Avec l’élection de l’historien Pascal Ory, l’Académie peut s’enorgueillir d’être une Société savante – et ce n’est déjà pas si mal.

 


Pascal Ory et son épouse lors de sa réception sous la coupole

 

Qui est Pascal Ory ?

Suivant un récent article, Pascal Ory a des idées très appuyées sur l’histoire : pour lui, « l'Histoire est une science expérimentale ; en Histoire il n'y a pas de causes, rien que des effets ; à des questions politiques on ne peut donner que des réponses politiques ; la souveraineté populaire n'est qu'un postulat ; dans la définition stricte de la démocratie, il n'y a pas de place pour la liberté. » (Lire ici)

Voilà un répertoire de thèses iconoclastes : 

            - certaines sont difficilement soutenables : on souligne usuellement que l’histoire ne peut surtout pas être une science expérimentale puis que les évènements historiques ne sont pas reproductibles. 

            - Pour d’autres, par contre, on peut y réfléchir : lorsqu’il affirme que la souveraineté populaire n’est qu’un postulat, ou que la liberté n’a pas sa place en démocratie, on se dit qu’il doit y avoir derrière ça toute une série d’études circonstanciées. Cette dénonciation de l’utopie démocratique provient semble-t-il de thèses anarchistes, et on peut se dire qu’un historien de la trempe de Pascal Ory doit les connaitre comme sa poche. 

- Par exemple, l’épisode des Gilets-jaunes a fort bien documenté l’idée que la souveraineté populaire ne correspond pas au régime politique qui est le nôtre ; « Nous sommes le peuple, notre volonté doit faire la loi » : voilà effectivement ce que disait déjà Rousseau : la démocratie sera directe ou ne sera pas. Or en démocratie aussi il y a un pouvoir : s’il n’est pas populaire, d’où tire-t-il sa légitimité ? Et s’il est oligarchique quelle liberté nous laissera-t-il ?

 

Alors certes, Pascal Ory ne nous laisse pas croire que l’histoire nous donne des leçons pour le présent. Mais nous pouvons quand même faire des comparaisons éclairantes avec celui-ci. Et l’historien est là pour nous y aider. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire