lundi 3 octobre 2022

30000 ans de câlinous avec mister Néandertal – Chronique du 4 octobre

Le prix Nobel de médecine 2022 attribué au Suédois Svante Pääbo, qui a séquencé le génome de l’homme de Néandertal


(Prix Nobel 1)


Bonjour-bonjour

 

Passée la surprise de constater que Katalin Kariko, pionnière du vaccin à ARN messager n’était toujours pas couronnée, on se penche malgré tout avec intérêt sur Svante Pääbo qui vient d’être récompensé pour la découverte de l’ADN de l’homme de Neandertal. Si je m’attarde sur ce sujet bien qu’ayant déjà abordé la question (cf. ici) c’est qu’une fois encore il révèle l’existence de notre passion narcissique pour le passé.

Car, ce que l’équipe de Pääbo a découvert, c’est que les êtres humains d’aujourd’hui emportent avec eux entre 1 et 4 % de d’ADN appartenant à Néandertal. « Cet emprunt, explique l’étude, s’est fait il y a plus de 60 000 ans, suggérant que les deux populations, à ce moment de leur histoire, se sont non seulement croisées, mais également mélangées. Il n’a pas suffi de quelques amours interraciales, précise l’étude, pour que l’on retrouve cette proportion d’ADN. » lit-on ici

Nous, hommes du 21ème siècle nous avions imaginé que ces brutes de Neandertal avaient, au hasard des rencontres, violé nos Ladies sapiens

Comme ça : 

 

 

Hé bien non ! Le prix Nobel a été attribué à un savant qui nous a démontré que nos femmes préhistoriques avaient fait des câlinous à ces étrangers pendant plus de 30000 ans, sans quoi nos gènes ne se seraient pas mélangés de façon aussi intime.

- Et comment croyez-vous que nos commentateurs expliquent l’évènement ? « Voilà renforcée l’idée que Néandertal n’était pas la bête sauvage que l’on se plaisait à décrire pendant des décennies. » (art. cité)

Vous pigez ? Nous – hommes et femmes sapiens doué d’intelligence et du sens esthétique attesté par l’art pariétal – si nous avons eu le béguin pour cet être, c’est parce qu’il n’était pas une bête sauvage, sans quoi ça n’aurait pas matché.

- Moi, je reste dubitatif : passer comme ça de la pérennité des relations inter-espèces aux raisons pour lesquelles elles se sont établies, ça sent un peu l’autosatisfaction, vous ne trouvez pas ? Le contrôle de la reproduction humaine selon des critères rigoureux – ce  qu’on appelle l’eugénisme – débouche toujours sur des dystopies, du genre Le meilleur des mondes.

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