Bonjour-bonjour
La marche contre la vie chère, hier entre la place de la Nation et la Bastille, est symptomatique d’une confusion qui s’est installée depuis assez longtemps entre les faits économiques et les faits politiques. J’appelle « faits politiques » ceux qui relèvent de la volonté du pouvoir légitime ; et « faits économiques » ceux qui dans ce domaine ne relèvent pas de la puissance légitime.
Ainsi la vie chère (telle que nous la connaissons aujourd'hui du moins) ne découle pas de décisions politiques. On rappelle que les grecs, du temps de la crise de la dette, avaient voté par référendum contre le plan de désendettement ; à la suite du quel celui-ci fut néanmoins accepté et validé par le Parlement (1). Les grecs avaient voté contre le pauvreté ; les décisions économiques découlaient de la volonté des créanciers.
Néanmoins : la situation française est-elle à ce point contrainte que nos hommes politiques politiques en soient à regarder les évènements se dérouler sans rien y pouvoir ? Non, bien sûr. Mais le gouvernement avec ses boucliers et ses remises sur les carburants fait-il autre chose que masquer la réalité - ce qui signifie qu’il ne peut rien contre l’inflation qui se développe actuellement dans le monde entier ?
Les faits, c’est que l’augmentation des prix entraine inéluctablement celle des salaires qui, à leur tour, produisent un renchérissement des marchandises donc des prix. Pas plus qu’on ne peut faire des lois contre le vieillissement et la mort, il ne sert à rien de manifester contre la vie chère.
Faut-il se contenter de cette explication et dire que, comme la plus belle fille du monde, le gouvernement ne peut donner que ce qu’il a – et un bouclier contre le développement de l’inflation, il n’a pas ?
- Le retour au politique est-il impossible ? Si l’on admet que les inégalités restent actives dans une telle circonstance, et que la privation imposée aux plus pauvres les condamne à la mort, alors que celle qui est imposée aux plus riches ne fait – au pire – que les incommoder, alors on voit que le pouvoir politique peut encore agir : non pas pour supprimer l’inflation mais pour en moduler les effets. D’où l’idée d’une taxe sur les (super)profits.
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(1) Le gouvernement d’Aléxis Tsípras organise un référendum le 5 juillet 2015 sur l’acceptation ou non du plan proposé par les créanciers, qui se conclut par un « non ». Néanmoins, un plan semblable est accepté dans les jours qui suivent après d’âpres négociations, puis approuvé par le Parlement grec. (Art. Wiki référencé)
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