vendredi 14 octobre 2022

Dans l’amour le sujet est aussi un objet – et réciproquement – Chronique du 15 octobre

Bonjour-bonjour

 

Il s’agit de la confrontation entre Ary Abittan et les femmes qui l’accusent de viol ou de violence sexuelle. (Lire ici)

Ce jour-là, l’acteur a fait subir à la jeune femme avec qui il venait d’avoir une relation sexuelle consentie, un acte de sodomie malgré son refus explicite. Rien de très surprenant, sauf que Ary Abittan nie les faits et affirme que la relation a été consentie – ce qui là encore est très banal – et surtout qu’il est habituellement très attentif et courtois avec les femmes : « J’ai toujours été prévenant avec les femmes, à l’écoute. J’ai toujours été un garçon généreux avec les femmes. Je consomme, mais toujours de manière authentique et vraie » 

- Premier point : Ary Abittan consomme sa partenaire, mais « toujours de manière authentique et vraie ». Que consomme-t-on ? Des êtres humains ? Non, bien sûr, mais des objets. La question est donc : durant les rapports sexuels peut-on éviter de considérer son (sa) partenaire comme un objet ?  

- Entendons-nous : un objet n’est pas une chose, car l’objet n’existe que par rapport à un sujet : la femme avec laquelle je fais l’amour est un objet dans la mesure où elle est perçue et pensée par moi dans son rapport à mon désir ou à mon intention – ce qui la différencie de la chose qui existe que je la pense ou non. 

Toutefois, et dans une vision consumériste, l’objet est aussi un instrument – ici constitué par le corps de l’autre dans la mesure où il est utilisé comme tel. Et tel est bien le cas de la sodomie non consentie.

- Mais monsieur Abittan se défend de toute faute en précisant, comme on vient de le voir, que cela se fait « de manière authentique et vraie » : que veut-il dire ? En quoi cela constitue-t-il une excuse ? On en est réduit à des conjectures, comme de croire qu’il prévient sa partenaire, ce qu’il n’a pas fait dans le cas du viol sodomique. C'est bien la moindre des choses ! Mais plus essentiellement l’acte sexuel est un acte d’amour dans la mesure où grâce à des préliminaires adaptés il permet à la compagne de devenir sujet de la relation prenant alors le corps de son compagnon comme objet pour, à son tour, jouir de la jouissance de son partenaire.

 

Alors, la faute de monsieur Abittan est de réduire les femmes à n’être que des choses : c’est en tout cas ce qui s’est dégagé des dépositions de plusieurs femmes qui ont eu à se plaindre de lui. L’une d’elle, qui d’ailleurs ne porte pas plainte contre lui, déclare « C’était trop bestial, /j’avais/ l’impression d’être uniquement du consommable » : Ary Abittan est donc un prédateur sexuel et ses gestes étaient déplacés au sens où rien ne les expliquait sauf une pulsion irrépressible. D’ailleurs ce témoignage va jusqu’à suggérer que Ary Abittan aurait eu des troubles psychiatriques qui induisaient ces comportements brutaux.

 

--> Alors, monsieur Abittan est-il seulement un gros lourd qui oublie de prévenir les femmes quand il est en rut, ou bien relève-t-il de la psychiatrie pour un dédoublement de personnalité – genre Jekyll et Hyde ? 

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