mercredi 19 octobre 2022

Détresse émotionnelle – Chronique du 20 octobre

Bonjour-bonjour

 

Voici un fait divers que ma radio m’a fait déguster ce matin en même temps que mon petit déjeuner : au Japon une femme porte plainte contre son donneur de sperme accusé de lui avoir menti sur son CV et avoir occasionné chez elle une « détresse émotionnelle ».

 

Précision : au Japon la demande de don de sperme venue de femmes désireuses d’avoir par ce procédé un enfant est importante et les organismes accrédités pour contrôler ces dons peu nombreux. Se développe ainsi sur Internet des offres venant d’hommes qui proposent leur aide. C’est ce dont cette jeune femme (dont le mari était stérile) fit usage, sélectionnant la proposition d’un futur donneur en fonction de l’excellence de son niveau d’études – il se prétendait en effet diplômé d’une excellente Université, celle-là même d’où venait son mari (stérile rappelons-le).

- La dame et le monsieur font accord ; ils se rencontrent plusieurs fois pour des rapports sexuels en période d’ovulation (oui : c’est le procédé choisi en l’occurrence pour cette insémination). La dame « tombe enceinte », elle accouche d’un joli bébé – Bref, tout va bien ?

- Hé bien non, tout ne va pas bien, parce que la jeune maman découvre par la suite que son donneur lui a menti : il est d’origine chinoise, ce qu’il avait lui caché ; son statut social est moins prestigieux qu’annoncé, et surtout, quoiqu’ayant fait ses études au Japon, il sort d’un Université bien moins cotée. 

La maman trompée trouve inacceptable cette tromperie au CV : elle abandonne le bébé à l’assistance publique et elle porte plainte contre le donneur pour « détresse émotionnelle ».

 

Un fait divers ? Oui, bien sûr mais pas seulement. Car on s’attend à ce que, pour un japonais, l’ascendance chinoise de l’enfant ait été rédhibitoire. Or on nous apprend que c’est essentiellement le niveau d’études très moyen du donneur qui est déterminant.

- Ici, ce qu’on nous dit, c’est qu’au Japon la réussite des études est l’objectif le plus important dans la vie de l’enfant : c’est elle qui détermine toute l’existence ; on connait d’ailleurs la pression exorbitante exercée par les parents sur les enfants tout au long de leurs études.

Ajoutons qu'à cela s’ajoute une croyance totale dans l’hérédité des capacités cognitives : il s’agit pour mettre toutes les chances de son côté d’avoir des géniteurs particulièrement doués dans le domaine intellectuel.

Croyance naïve ? Oui, sans doute mais pas si rare que cela : qu’on se rappelle l’épisode des "bébés Nobels". Cet étrange épisode à eu lieu il y a plus de 30 ans mais il reste quand même en mémoire.  Lisez plutôt : "il y a plus de 30 ans, un millionnaire américain, Robert Graham, créait une banque de sperme destinée aux... Prix Nobel." (La suite ici)


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